Nous connaissons tous le cliché des « vaches sacrées » en Inde qui déambulent dans les rues au milieu de la circulation et se posent là où bon leur semble. Mais derrière cette image idyllique se cache une réalité moins flatteuse.
Tout d’abord, dans la vie de tous les jours, il y a des abattoirs clandestins pour les vaches âgées et non productives que les paysans sacrifient pour améliorer leur ordinaire et cesser de les entretenir en pure perte.
Mais l’histoire a pris une tournure tragique lorsque les nationalistes hindous ont pris le pouvoir dans l’état de l’Uttar Pradesh (au nord de l’Inde) en fermant les abattoirs clandestins et en allant jusqu’à exécuter les contrevenants. Moralité, certains préfèrent abandonner discrètement leur bétail de réforme.
Les habitants font donc face à une véritable invasion d’animaux livrés à eux-mêmes qui ravagent les champs et encombrent les rues. Alors, le gouvernement régional a pris « le taureau par les cornes » en votant un budget de 57 millions d’euros afin de construire des « maisons de retraite ». L’urine et les bouses pourraient même être valorisées pour leurs prétendues vertus. À ce jour, cette solution est loin d’être la panacée puisque, en mars, 200 bêtes gardées dans un home dédié sont mortes des maladies et de malnutrition.
Affaire à suivre….
Henri-Michel Baudet
Source : Le Magazine du Monde – 6 avril 2019
NB : Gandhi disait que « la grandeur d’une nation se juge à la façon dont elle traite les animaux ».
Article publié dans le numéro 102 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences