En tout cas pas aujourd’hui…
Bonne nouvelle pour les condors de Californie (Gymnogyps californianus) dont il ne restait plus que 22 individus en 1982. À la suite d’un effort conjoint de l’association The Peregrine Fund (peregrine signifie pèlerin en français) et du Parc national de Zion (U.S. Fish and Wildlife Service), situé au sud-ouest de l’Utah, la population de condors reprend son souffle.
Le 9 juillet 2019 un communiqué commun annonçait la 1000e naissance d’un poussin condor grâce à un programme officiel mis en place pour sauvegarder l’espèce emblématique. Avec presque 3 mètres d’envergure, ce charognard est le plus grand oiseau d’Amérique du Nord.
Toutefois, la partie n’est pas encore gagnée. Dans le Washington Post du 22 juillet 2019, Reis Thebault explique que ces grands oiseaux ne disparaissent pas faute de nourriture, et ce n’est pas non plus dû à un empiètement des humains sur leurs territoires. Les condors sont empoissonnés par le plomb dont sont criblées les proies laissées par les chasseurs alentour. Heureusement, la Commission Pêche et Chasse de Californie a adopté en 2015 un règlement interdisant d’utiliser le plomb pour la chasse ; il est entré en vigueur le 1er juillet 2019. Les chasseurs peuvent désormais utiliser le cuivre qui n’empoisonnera pas les charognards…
La biodiversité est menacée partout, et pour quelques espèces emblématiques sauvegardées çà et là, l’hécatombe suit encore son cours. L’administration Trump, qui semble aimer nager à contre-courant sur tout ce qui touche à la nature, a même trouvé le moyen d’affaiblir la loi sur les espèces en danger (Endangered Species Act) de 1973 sous prétexte qu’elle n’est « pas très efficace ». Elle a pourtant permis de sauvegarder sur le territoire le pygargue à tête blanche (le bald eagle, autre rapace emblématique d’Amérique du Nord), le grizzly, l’alligator américain, le faucon pèlerin, la baleine à bosse, le putois à pieds noirs, le lamantin des Caraïbes (5)…
Quoi qu’il arrive, c’est une actualité positive dans le contexte actuel. Gardons espoir.
Sophie Hild