Nous en parlons depuis plusieurs mois : le gouvernement doit annoncer des mesures sur le bien-être des animaux sauvages captifs des cirques, delphinariums, zoos et élevages de fourrure en France. Nous les attendons encore. Et nous allons probablement attendre un moment.
La concertation sur la faune sauvage captive
Pour rappel, la LFDA a activement participé à la concertation lancée par l’ancien ministre de l’Écologie François de Rugy il y a maintenant un an. Nous avons participé aux groupes de travail sur les cirques et sur les delphinariums. Nous avons également contribué aux deux autres groupes de travail sur les parcs zoologiques et l’élevage de vison pour leur fourrure.
Au lancement de la concertation, le ministre avait posté une vidéo sur les réseaux sociaux en annonçant que des mesures allaient être prises en juillet 2019. Cependant, la concertation s’étant finie en juillet, le ministre a alors prévenu toutes les parties prenantes qu’il ne faudrait pas attendre des annonces avant septembre 2019. Quelques jours plus tard, il démissionnait pour une affaire de homard…
La LFDA et les autres ONG qui ont participé à cette concertation ont été reçues à la fin du mois d’août par la nouvelle ministre de l’Écologie Élisabeth Borne. Elle s’est montrée intéressée par le sujet et nous a assuré que des mesures seraient annoncées à l’automne. Nous avons attendu jusqu’au 21 décembre, premier jour de l’hiver, et aucune annonce à l’horizon… Le gouvernement était alors empêtré dans des grèves historiques au sujet d’une réforme des retraites.
Ne pas relâcher la pression
Comme nous le mentionnons dans le précédent numéro de cette revue, nous avons rencontré, avec les autres ONG du groupe de travail sur les cirques, les conseillers environnement du Président de la République et du Premier ministre au début du mois de janvier 2020. Nous leur avons remis le rapport et les propositions que nous avons faits dans le cadre de la concertation. Ils n’ont pas été en mesure de nous dire quand seraient annoncées les mesures sur la faune sauvage captive, si ce n’est « en 2020 ».
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En février, la LFDA et l’association C’est Assez ! ont été reçues par la conseillère biodiversité de la ministre de l’Écologie pour discuter du sujet particulier de la captivité des ours polaires. Nous avons rappelé que les ours polaires font partie des espèces qui s’adaptent le moins bien à la captivité et que cette captivité n’est en rien un moyen de préserver l’espèce, seulement d’entretenir la souffrance d’individus emprisonnés. Un dossier et des propositions ont été remis à la conseillère. Elle n’a pas non plus pu nous dire quand les annonces seront faites, mais nous a assuré que la ministre s’est personnellement investie dans ce travail et que le ministère continue de travailler sur des mesures.
En mars, la LFDA, C’est Assez !, la Fondation Brigitte Bardot et Code Animal ont rencontré cette même conseillère pour discuter cette fois des refuges pour cétacés. Cette problématique est importante car si les delphinariums viennent à fermer leurs portes rapidement, il n’y aucune installation existante, en France ou à l’étranger, capable d’accueillir les dauphins et les orques captifs. Nous avons conscience, ainsi que le ministère, que nous ne pourrons pas apporter de solution en France pour les orques. En revanche, nos quelques 3 000 kilomètres de côtes métropolitaines nous laissent espérer qu’un refuge en mer pour dauphins pourrait voir le jour si la réglementation le permettait, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. Nous avons donc partagé des informations sur des initiatives similaires en cours à l’étranger ; certaines n’en sont qu’aux balbutiements, d’autres sont en passe d’aboutir. Nous avons évoqué les contours d’un business-model pour ces structures, des localisations potentielles, les paramètres à prendre en compte pour le choix de la localisation et les étapes qui suivent. Pour l’instant, notre demande est que la loi permette la création d’une telle structure. Une fois cette demande satisfaite, nous pourrons travailler concrètement à la création d’un refuge pour dauphins en France.
Une fois encore, et d’autant plus avec les élections municipales et la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, la conseillère ne nous a pas donné de date pour l’annonce des mesures sur la faune sauvage captive que nous attendons tant. Difficile de se prononcer sur une date alors qu’on ne peut prévoir la fin de l’épidémie…
Conclusion
Nous sommes donc toujours dans l’expectative de mesures pour en finir progressivement avec les animaux sauvages dans les cirques, les delphinariums, les élevages de fourrure et améliorer les conditions de vie des animaux dans les zoos. Nous ne perdons pas espoir et nous gardons des contacts étroits avec le ministère pour faire avancer ce sujet, y compris dans le courant de la crise sanitaire, et obtenir des annonces dès qu’il y aura une éclaircie dans l’horizon politique.
Nikita Bachelard