Abattage rituel, liberté de conscience et de religion, le nouveau combat de l’OABA

En France et en Europe, pour produire de la viande, la loi impose d’abattre les animaux en leur épargnant toutes souffrances évitables. Pour y parvenir, les animaux doivent être insensibilisés avant leur saignée. Mais la France fait partie des pays qui dérogent à cette obligation d’insensibilisation pour satisfaire la demande de viandes Halal et Kasher. Pour cela, il est possible d’égorger l’animal à vif, en pleine conscience.

Cela constitue un premier scandale. À l’heure où le bien-être animal est devenu une exigence chez nos concitoyens et un gage de qualité revendiqué par de nombreux professionnels, l’égorgement rituel sans étourdissement n’a plus lieu d’être. Il est inconcevable d’égorger un animal et le laisser agoniser durant de longues minutes jusqu’à ce que mort s’en suive.

Les preuves scientifiques sur la plus grande souffrance des animaux lors de l’abattage sans étourdissement sont aujourd’hui nombreuses. Elles ont d’ailleurs convaincu la Cour de justice de l’Union européenne en 2019 puisqu’elle a refusé l’apposition du logo Agriculture biologique, qui atteste du « respect de normes élevées en matière de bien-être animal », sur des viandes Halal et Kasher provenant d’abattages sans étourdissement.

Mais il existe un second scandale, moins connu des consommateurs : la complémentarité des circuits.

Sous ce nom, se cache une pratique courante depuis de nombreuses années, avalisée par les Gouvernements français successifs. Les viandes issues d’abattages réalisés sans étourdissement et qui ne trouvent pas preneurs dans les circuits de distribution Halal et Kasher, sont reversées dans le circuit conventionnel et approvisionnent boucheries, restaurants, cantines.

Bien évidemment, aucun étiquetage n’est prévu. De sorte que les consommateurs peuvent acheter, sans le savoir, de la viande qui provient d’un abattage rituel réalisé sans étourdissement.

Nos politiques ont à cœur de ne stigmatiser personne. Et ce faisant, d’autoriser la pratique de l’abattage rituel au nom de la liberté de culte. Mais ils ignorent, ce faisant, la liberté de conscience des consommateurs qui, quelle que soit leur religion ou absence de religion mais pour des raisons éthiques, refusent de manger de la viande provenant d’animaux qui ont agonisé lors de leur abattage.

Nous devons donc exiger une parfaite traçabilité des viandes et des pratiques d’abattage.

L’OABA a décidé d’introduire un nouveau contentieux devant le Conseil d’État pour y parvenir et n’hésitera pas à saisir la Cour européenne des droits de l’Homme s’il le faut.

Mais en même temps, un sursaut citoyen est indispensable. L’OABA a donc lancé une grande campagne d’e-mobilisation où les citoyens peuvent en un clic interpeller leurs députés et sénateurs.

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Enfin, l’OABA a édité une brochure qui répond aux idées reçues et fausses croyances sur l’abattage sans étourdissement en abordant différentes thématiques : règles juridiques, souffrance animale, qualité sanitaire des viandes, préceptes religieux, liberté de conscience/de religion des consommateurs.

Cette brochure peut être demandée gracieusement à l’OABA (en version numérique ou papier) à l’adresse : contact@oaba.fr

Frédéric Freund, directeur de l’OABA

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