Liste rouge de l’UICN : une surveillance indispensable aux politiques de préservation de la nature ?

Selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), jusqu’à près d’un tiers des espèces de certains groupes sont menacés de disparition en France. Ces observations sur l’état de conservation des espèces permettent d’orienter les politiques de préservation de la nature.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié à l’occasion de la journée mondiale de la vie sauvage le 3 mars 2021 un court bilan de 13 ans d’observation de la biodiversité en France. Aujourd’hui, la liste rouge nationale montre que jusqu’à près d’un tiers des espèces de certains groupes, comme les oiseaux nicheurs, sont menacés de disparition (voir infographie de l’UICN). Aucun groupe ne semble épargné. Très menacés également en métropole sont les reptiles, les amphibiens, ainsi que les poissons et crustacés d’eau douce. Outre-mer, les proportions sont encore pires pour les reptiles, les oiseaux, les poissons d’eau douce…

Si le bilan de l’UICN ne présente pas d’information sur l’évolution de ces tendances, il permet néanmoins de constater le nombre croissant des espèces évaluées chaque année. De 348 espèces évaluées uniquement en métropole en 2008, nous sommes en 2020 à 6 799 espèces métropolitaines et 7 043 espèces en outre-mer. Les résultats font tout de même apparaitre des « données insuffisantes » pour plus de 2100 espèces. Cela permet de mettre en lumière le besoin d’observation. Il est essentiel de pouvoir suivre le plus finement possible les populations de chaque espèce, en particulier les espèces sentinelles, dont l’évaluation donne une bonne indication de l’état de santé de son milieu et des autres espèces habitant le milieu.

Ces observations sont réalisées en France notamment par le comité français de l’UICN et l’Unité mixte de service (UMS) PatriNat (partenariat Office français de la biodiversité, Muséum national d’Histoire naturelle et CNRS). Ces bilans annuels sur l’état de conservation des espèces permettent, en identifiant les espèces les plus en danger, de guider les stratégies d’action grâce à une base scientifique fiable. Certaines espèces, comme les lézards des Pyrénées, l’apron du Rhône ou encore le pétrel noir de Bourbon ont ainsi bénéficié d’un plan national d’action.

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Cette année se tiendra à Marseille le Congrès mondial de la nature de l’UICN du 3 au 11 septembre 2021. Sur le site du Congrès, il est indiqué : « Le Congrès sera aussi, et surtout, un catalyseur pour l’élaboration de solutions qui permettront à la société de réformer et de reconstruire les fondements d’une relation avec l’environnement équitable et durable. » C’est tout ce qu’on peut espérer.

Sophie Hild

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