Expérimentation animale: légère baisse du nombre d’animaux utilisés en 2019

Chaque année, nous les attendons avec un mélange d’impatience et d’inquiétude. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a publié en janvier 2021 les statistiques sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques en France pour l’année 2019. Le nombre d’animaux utilisés baisse légèrement (- 2,4 %) par rapport à l’année précédente, avec un total de 1 865 403 utilisations d’animaux.

Graphique par espèce des animaux utilisés à des fins scientifiques en France
© Marina Vanpoperynghe / LFDA

Les animaux les plus utilisés sont, par ordre décroissant :

  • Les souris : 1 131 700 utilisations (soit 61 % du total d’animaux) ;
  • Les poissons (toutes espèces confondues) : 228 300 utilisations (12 %) ;
  • Les rats : 166 200 utilisations (9 %) ;
  • Les lapins : 135 600 utilisations (7 %) ;
  • Les poules et autres oiseaux : 114 600 utilisations (6 %) ;
  • Les cochons d’Inde : 37 400 utilisations (2 %).

On note une baisse de l’utilisation des souris (-5 %) et des poissons (-11 %), mais ils restent en tête des catégories d’animaux les plus utilisés dans les laboratoires en France. L’utilisation des cochons d’Inde baisse également (-10 %). En revanche, les rats, les lapins, et les oiseaux sont plus nombreux à avoir été utilisés par rapport à 2018 : respectivement + 4 %, + 3 % et + 53 %. L’utilisation de primates a diminué de 20 % et celle des chats de 15 %. Par contre le nombre de chiens utilisés a augmenté de 16 %. Le nombres de reptiles soumis à des expérimentations a quasiment triplé, passant de 2 120 en 2018 à 6 151 en 2019. Les céphalopodes utilisés sont au nombre de 219 soit 56 % de plus que l’année précédente. Ce sont des seiches utilisées pour des expériences sur leur biologie.

Concernant la sévérité des procédures, 47 % des animaux sont utilisés dans des procédures dites « modérées » et 32 % dans des procédures « légères », contre 14 % dans des procédures « sévères » et 6 % dans des procédures pour lesquelles l’animal « n’est pas réveillé ». Au total, 37 816 animaux ont subi au moins deux procédures expérimentales (- 11,5 %).

Lire aussi : Statistiques sur l’expérimentation animale: toujours trop d’animaux utilisés en 2018

Les domaines d’utilisation des animaux pour l’expérimentation sont variés, mais la recherche fondamentale domine toujours le classement, avec 41 % des animaux utilisés à cette fin. Suit l’utilisation pour les tests toxicologiques (29 %) et la recherche appliquée (23 %). Le maintien de colonies d’animaux génétiquement modifiés comptabilise 3 % des utilisations, suivi de 2 % pour l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, qui connaît enfin une baisse (-12 % par rapport à 2018). Enfin, 2 % des utilisations d’animaux ont été réalisés à des fins de conservation des espèces.

Les statistiques du ministère ne permettent pas de connaître le nombre total d’animaux utilisés pour la science, pour diverses raisons :

  • Les données du ministère doivent en principe être lues en nombre d’utilisation, et non en nombre d’animaux, en sachant que certains animaux peuvent être utilisés dans plusieurs procédures et donc être comptés plusieurs fois. Les données présentées ici ne reflètent donc pas le nombre exact d’animaux mais une approximation.
  • Certaines catégories d’animaux ne sont pas comptabilisées dans ces statistiques car la directive européenne ne le requiert pas (ou pour certains cas, pas à la même échéance) :
  • Les invertébrés en dehors des céphalopodes (par exemple, la mouche drosophile ou le ver nématode qui sont des modèles de laboratoire courants) ;
  • Les animaux utilisés dans des expériences à des fins militaires (aucune information n’existe à ce sujet) ;
  • Les animaux reproducteurs, y compris pour maintenir les lignées d’animaux génétiquement modifiés utilisés en recherche ;
  • Les animaux élevés pour être mis à mort afin de récupérer leurs organes et tissus ;
  • Les animaux élevés à des fins de recherche mais qui n’ont pas été utilisés dans une expérience (surplus) ;
  • Les animaux utilisés dans une expérience qui n’est pas terminée au moment de remplir l’enquête – ceux-là intégreront les statistiques des années suivantes lorsque l’expérience sera terminée.

Nikita Bachelard

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