Michel Baussier, éditions Book-e-Book, collection « A la lumière de la science », 2021, 90 pages (9,50€)
La science a fait d’énorme progrès en ce qui concerne l’étude des capacités des animaux dans les domaines de la conscience, des émotions, de la cognition… Michel Baussier met à profit ses connaissances et son expérience de vétérinaire, ancien président du Conseil national de l’Ordre, pour faire un rappel et un état des lieux sur ces points.
Dans un premier chapitre, l’auteur nous rappelle fort utilement les définitions de « l’animal », de la sensibilité des animaux, de l’éthologie qui en étudie les comportements… Il s’intéresse dans le chapitre 2 aux idées et leur évolution au cours du temps. Il discute de l’influence des religions, de moralité, des courants de pensée des philosophes de l’antiquité à nos jours, de l’utilitarisme, du spécisme, de l’abolitionnisme… Dans un troisième chapitre, le lecteur en apprendra plus sur l’état de la science en ce qui concerne les animaux, de l’éthologie aux neurosciences notamment. Il passe en revue les résultats et les rapports scientifiques mettant en évidence la conscience des animaux et leurs capacités à ressentir de la douleur, des émotions. Il ne manque pas de rappeler la différence fondamentale entre bientraitance et bien-être animal, tout en expliquant la nouvelle définition du bien-être donnée par l’Anses en 2018. Enfin, Michel Baussier, membre du conseil d’administration de la LFDA, se penche sur les conséquences concrètes liées à ces connaissances : les remises en question qui portent sur la chasse, l’utilisation des animaux pour les spectacles, etc. et les progrès, notamment ceux du droit.
Au final, c’est un livre écrit d’une très belle plume, agréable à lire, qui revient sur les points essentiels à connaître lorsque l’on veut parler des capacités des animaux. Il souligne bien la stérilité d’une distinction humains-autres animaux (ou « animaux non humains ») d’un point de vue scientifique. Comme l’auteur l’écrit, il n’est plus question de « nier la continuité au sein du règne animal ».
Sophie Hild