Un poste attendu et des enjeux importants
Mardi 17 septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la nomination d’Olivér Várhelyi comme commissaire en charge de la Santé et du Bien-être animal. Cela semble marquer, sur le papier, un tournant pour l’Union européenne. C’est la première fois que cette thématique figure dans le nom d’un portefeuille, ce qui souligne pour certains observateurs l’importance croissante du bien-être animal au sein des politiques européennes. La création de ce poste répond par ailleurs à une demande de longue date des ONG, qui plaidaient pour une responsabilité claire sur ce sujet au sein de la Commission. Il ne faut cependant pas se réjouir trop vite, car cette décision pourrait n’être qu’une mesure d’affichage, une réorganisation interne des services ; or, un titre ne doit en rien remplacer les actions concrètes que l’on attend depuis longtemps sur le bien-être animal.
Un choix de candidat étonnant
Olivér Várhelyi est un diplomate hongrois. Avocat de formation, il a débuté sa carrière au ministère des Affaires étrangères avant de rejoindre la Représentation permanente de la Hongrie auprès de l’UE, où il a joué un rôle clef dans les négociations d’adhésion en 2004. Commissaire européen depuis 2019, il était jusqu’ici responsable de l’Élargissement et de la Politique européenne de voisinage. Sa nomination à ce nouveau poste découle-t-elle d’une volonté de renforcer l’attention portée aux questions de bien-être animal ? Proche du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, Várhelyi est un choix étonnant pour ce sujet. Il a d’ailleurs souvent privilégié les intérêts de son pays plutôt que ceux de l’Union, à contre-courant de ce que son rôle lui imposait. Sa nomination est donc controversée au sein du Parlement européen. Or, afin de prendre officiellement ses fonctions, il devra être approuvé par celui-ci.
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Des attentes élevées pour un mandat ambitieux
Ursula von der Leyen a assigné à Várhelyi plusieurs objectifs majeurs, parmi lesquels la révision de la législation sur le bien-être animal d’ici 2026 et la transition vers des systèmes sans cage. Le nouveau commissaire devra également travailler en coordination avec Christophe Hansen, candidat au portefeuille de l’Agriculture, pour mettre en œuvre les recommandations du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne. Ces initiatives visent à moderniser les pratiques agricoles tout en améliorant la durabilité de la chaîne alimentaire (étiquetage bien-être animal, promotion des protéines végétales, réforme de la politique agricole commune pour prioriser des normes élevées de bien-être animal…). Le commissaire sera également amené à collaborer étroitement avec ses homologues responsables de la Pêche, du Commerce et de l’Environnement. Son mandat sera d’autant plus complexe que les réformes attendues, comme l’utilisation accrue du biocontrôle et la simplification des normes environnementales, s’inscrivent dans un contexte de fortes attentes et de débats au sein des institutions européennes.
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