Malgré la demande des consommateurs au sujet de l’information du mode d’abattage, le gouvernement français refuse toujours de répondre favorablement à cette proposition.
L’information sur le mode d’abattage de l’animal dont la viande est proposée à la vente répondrait à une demande légitime des consommateurs.
Mais le gouvernement s’y est toujours montré défavorable, sous des motifs de circonstance, dont celui d’absence « de différences organoleptique, sanitaire, ou de mode de production », ajoutant qu’un tel étiquetage « peut stigmatiser des pratiques d’abattage ayant des fondements relatifs à la liberté religieuse », ajoutant qu’« un tel étiquetage différentiel serait de nature à déstabiliser les marchés de la viande de manière durable ».
Conclusion très contestable : nous affirmons que la mention du mode d’abattage n’est pas différentielle, mais informative. Le gouvernement actuel comme les précédents ne semble pas mieux disposé à admettre la légitimité de cet étiquetage. Cependant il reste un argument majeur : le devoir pour nos gouvernants de respecter l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui l’une comme l’autre affirment la liberté de pensée et de conscience, outre la liberté de religion.
Les motivations éthiques de ceux qui exigent l’insensibilisation des animaux doivent être respectées à l’égal des motifs de croyance de ceux qui la refusent. Confrontons la présence d’un étiquetage qui stigmatiserait des pratiques d’abattage ayant des fondements relatifs à la liberté religieuse à l’absence d’étiquetage, qui elle ne respecte pas la liberté de pensée et de conscience.
En considérant que l’éthique de ceux qui refusent la douleur et la souffrance des animaux vaut largement les croyances qui imposent de ne pas en tenir compte, nous proposons d’adopter un étiquetage « positif » qui mentionne que les animaux ont été rendus inconscients lors de leur abattage, au lieu d’indiquer qu’ils ne l’ont pas été, ce qui est considéré comme « stigmatisant »!
Un tel étiquetage éthique, appelons-le un étHiquetage, ne serait en aucun cas discriminant. Il renseignerait exactement et impartialement les consommateurs, lesquels, quels qu’ils soient, se trouveraient informés et pourraient faire un choix conforme à leurs convictions.
Jean-Claude Nouët