Le braconnage d’espèce sauvages comme l’éléphant ou le lion est une activité très lucrative pour certains pays d’Afrique. Malgré la création de parcs nationaux censés protéger ces espèces, les chasses aux trophées persistent grâce aux réserves privées et attirent des chasseurs du monde entier.
Un fichier génétique contre le braconnage d’éléphants
Des chercheurs américains de l’université de Washington ont réalisé un redoutable outil de lutte contre le braconnage des éléphants. Ils ont d’une part réussi à dresser un fichier génétique cartographié des éléphants africains, en extrayant l’ADN des poils et des déjections de ces animaux, recueillis sur le terrain.
D’autre part, ils ont conçu par ailleurs une nouvelle technique permettant d’extraire l’ADN de l’ivoire. Avec cette technique et ce fichier, à partir de saisies douanières d’ivoire, ils ont pu identifier deux régions d’où proviennent 85 % des abattages. De quoi mieux orienter les moyens de lutte. La science et la technique au service de l’éthique et du respect du droit animal, voilà des découvertes qui méritent d’être applaudies.
La chasse au lion, une dérive qui rapporte gros
La mort en juillet d’un lion à crinière noire, célèbre mascotte du parc national Hwange, au Zimbabwe, tué à coups de flèches pour le plaisir d’un riche dentiste américain, a déclenché, à juste titre, les vives réactions des protecteurs des animaux. Le chasseur de trophées avait payé environ 50000 dollars pour tuer légalement ce félin à l’arc.
La législation du Zimbabwe, tout comme celles d’Afrique du Sud et de Namibie, interdit la chasse dans les parcs nationaux mais l’autorise dans les réserves privées. Aussi, pour permettre au chasseur américain de tuer légalement le lion, des intermédiaires peu scrupuleux ont attiré le félin en dehors du parc national. C’est là qu’en terrain privé il fut abattu après une traque de 40 heures. La chasse aux fauves est un commerce très juteux qui a rapporté 69 millions de dollars au Zimbabwe en 2014, taxés à 30 % par l’État.
Selon Marion Valeix, chercheuse au CNRS, spécialiste du comportement des lions, deux tiers des lions mâles sont victimes de cette chasse. L’Afrique du Sud, quant à elle, se livre à un véritable élevage de lions destinés à être relâchés pour être chassés par de riches clients internationaux. 8000 lions vivraient ainsi en captivité et 800 d’entre eux auraient été tués en 2014, selon les réalisateurs du documentaire reportage d’investigations « Blood Lions », remarqué au festival du film de Durban.
Thierry Auffret Van Der Kemp