Une belle exposition intimiste sur l’art animalier du XVIIIe siècle
Jean-Baptiste Huet (1745-1811), peintre animalier de l’Académie royale, est un artiste, malheureusement oublié, dont il faut absolument découvrir l’œuvre dans l’exposition temporaire que lui consacre Benjamin Couillaux au Musée Cognacq-Jay à Paris jusqu’au 5 juin.
Cette jolie rétrospective est avant tout un formidable hommage à la beauté de la nature et en particulier aux animaux de la ferme au travers d’une sélection d’une cinquantaine d’huiles, gouaches, dessins, sanguines, gravures, études pour pièces décoratives et tissus d’ameublement. Elle montre notamment, en effet, dans le cadre de la ferme ou dans celui d’une campagne paisible, troupeaux de vaches, de moutons, de chèvres, cochons, chevaux, ânes, chiens, lapins, canards, oies, coq, poules, autant d’animaux figurés dans un style naturaliste gracieux, traités avec franchise, sympathie, tendresse et poésie.
Si les animaux sauvages sont peu présents, quelques dessins de lions, d’éléphants ou de perroquets attirent cependant l’attention. Mais l’œuvre la plus bouleversante de l’exposition est sans aucun doute un grand tableau intitulé Le loup blessé. Peint en 1771, il montre un loup le flanc transpercé par un pieu de chasse, poils hérissés, gueule hurlante de douleur et yeux exorbités de terreur, tournés vers le spectateur. À ma connaissance aucune œuvre n’a réussi à exprimer avec autant d’intensité la souffrance d’un animal.
Thierry Auffret Van Der Kemp
Article publié dans le numéro 89 de la revue Droit Animal, Ethique et Sciences.