La Déclaration universelle des droits de l’animal passe le bac !

L’épreuve de français du baccalauréat 2018 pour les séries générales S (scientifique) et ES (économique et sociale) a traité de la relation entre l’homme et les animaux, en mentionnant notamment la Déclaration universelle des droits de l’animal de 1978.

La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences se réjouit que ce sujet du bac ait amené les bacheliers à s’interroger sur les rapports entre les humains et les animaux et le manque de respect dont nous faisons preuve à leur égard. Notre Fondation se félicite qu’il soit fait référence à la Déclaration universelle des droits de l’animal, que nous avons proclamée à l’Unesco en 1978 ; elle a pour objectif de pacifier les rapports entre les humains et l’ensemble du monde animal en encourageant le respect qui lui est dû.

Les élèves des filières S et ES ont dû plancher sur un texte de Marguerite Yourcenar, de l’Académie française et, à l’époque membre de la LFDA, Ligue Française des Droits de l’Animal. Il leur a été demandé de se faire journalistes, et de montrer, dans un article d‘au moins cinquante lignes, « qu’il est nécessaire de promulguer la Déclaration des droits de l’animal, en reprenant les caractéristiques du texte de Marguerite Yourcenar et présentant des arguments variés sur un ton polémique».

Le 18 avril 1980, dans un courrier adressé à la LFDA, Marguerite Yourcenar écrivait :

« À notre époque si tragique, j’ose dire si souillée, un mouvement comme celui de le Ligue [Française des Droits de l’Animal] est vivifiant et purifiant. Non seulement il fera, j’espère, cesser certaines atrocités qui n’auraient jamais dû être, mais il dispose à plus de confiance en l’homme. »

Dans une lettre envoyée à la LFDA le 8 août 1980, Marguerite Yourcenar rappelait que :

« [Les droits de l’animal] sont, bien entendu, sacrés à l’égal des nôtres. Et si la cruauté humaine s’est tant exercée contre l’homme, c’est trop souvent qu’elle s’était fait la main sur les animaux ».

Près de quatre décennies plus tard, des atrocités commises envers les animaux par les humains perdurent : l’élevage reste majoritairement concentrationnaire et contraignant, des animaux sont toujours asservis pour le divertissement de l’homme, la chasse fait encore des millions de victimes animales chaque année, la pression humaine sur l’environnement décime les espèces sauvages partout dans le monde. Les chasseurs ont bien entendu vociféré contre le choix d’un tel sujet du Bac, tout comme ils l’avaient fait en 2008 à la suite de la parution pour ses 30 ans de la Déclaration universelle des droits de l’animal dans Le Monde, et comme ils le font régulièrement, fébrilement (anxieusement ?) au sujet des « droits » de l’animal.

Mais, après 40 années, on constate que les droits de l’animal attirent une nouvelle attention. Pour cette raison, la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences a élaboré une nouvelle version de la Déclaration qui sera désormais publiée dans chaque numéro de notre revue.

Il aura fallu attendre 40 ans pour qu’un sujet du Bac aborde la question de la relation que nous, humains, entretenons avec les animaux, et le respect que nous leur devons, du plus familier au plus inconnu. Mieux vaut tard que jamais !

Article publié dans le numéro 98 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences.

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