Bioéthique et expérimentation animale

Le bihebdomadaire Les Affiches Moniteur d’Alsace et de Lorraine du 20 mai 2008, dans un dossier consacré à la bioéthique, signé Patrice Battistini, fait état d’un des constats portés par la Fondation LFDA sur l’expérimentation animale, tout à fait à l’écart des mouvements extrémistes. 

[…] « La réponse par la peine de mort d’un être humain pour expier définitivement ses crimes, on le sait, fait l’objet d’une vive critique, en ce que son acceptation nous renverrait à notre origine animale dont nous ne nous démarquerions pas. 

Pourtant, au contraire, certains cherchent à tendre vers une similitude entre l’animal et l’homme, non en rabaissant l’homme au rang d’animal, mais en voulant élever la condition animale. Ainsi, la question de la nature animale se pose de plus en plus avec la mise en avant de ce qu’on qualifie parfois des « terroristes du droit des animaux » qui s’attaquent à l’expérimentation animale par tous les moyens.

Pour Tipu Aziz (neurochirurgien), de telles expérimentations  sont utiles et les plus grandes avancées médicales résultent d’expérimentation animale comme le vaccin contre la rage, les tri-thérapies pour le sida ou les techniques de transplantations cardiaques. Sans compter pour Georges Chapouthier (vice-président de la Ligue française des droits de l’animal) « dans l’état actuel des connaissances, on ne peut pas se passer complètement de l’expérimentation animale ». Et Dominique Quinio de rajouter que « passer directement à des essais sur l’homme semble encore utopique et ce saut pourrait poser de graves questions éthiques. »Pour Dominique Lecourt (professeur de philosophie à l’Université de Paris VII), « la conception strictement biologique de l’être humain à laquelle les militants du végétarisme adossent leur philosophie promeut une version étriquée de la vie humaine. Elle ignore que seule la part non animale, la part affective, culturelle, historique de l’être humain peut donner sens et valeur à l’idée scientifique qu’il est un animal ». Si nous avons à refuser les mauvais traitements infligés aux animaux, « il ne s’agit pas de droits et d’intérêts, pas davantage de compassion. » « Il s’agit de la valeur de tout ce dont l’être humain s’enrichit qui fait de la présence des animaux dans sa vie. »[…]

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