En s’appuyant sur des publications internationales, l’association contre la maltraitance animale et humaine (AMAH) vient de publier un guide qui décrit la concomitance qui existe entre les violences subies par les animaux et les humains. La compréhension de leurs mécanismes permet de prévenir de la maltraitance, et de sensibiliser les vétérinaires à mieux la prendre en charge.
L’association contre la maltraitance animale et humaine (AMAH) s’intéresse au lien qui unit ces deux types d’abus. Son objectif est d’améliorer la prévention des violences et d’aider les animaux comme les êtres humains qui y sont confrontés. Elle réunit des vétérinaires, des professionnels de santé, des juristes, etc.
L’AMAH publie un guide, pour l’instant au format numérique intitulé : « Repérer les signes de maltraitance chez les animaux et les humains, un guide pour les vétérinaires et leurs équipes ». Ce document a pour but d’aider notamment les vétérinaires et leurs équipes à mieux comprendre et prendre en charge les maltraitances animale et humaine grâce à des conseils pratiques et légaux. Il s’agit de la traduction du guide du même nom publié par The Links Group et Animal Welfare Foundation. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.
Les violences subies par les animaux et les humains sont très souvent concomitantes. Ce lien est étudié et pris en compte depuis de nombreuses années dans les pays anglo-saxons. Le guide d’AMAH présente les différents types de maltraitances et leurs liens en s’appuyant notamment sur des publications internationales.
La maltraitance animale touche toutes les catégories d’animaux (de rente, de compagnie, sauvages) avec des signes cliniques variés. La compréhension des différentes formes de violences et de leurs mécanismes permet de sensibiliser les équipes vétérinaires à repérer les signes, intégrer la maltraitance dans le diagnostic et la prendre en charge efficacement.
Pratique, le guide propose différents outils pour distinguer les traumas non accidentels de ceux qui le sont, dont un certificat vétérinaire accompagné d’une notice explicative. Grâce au protocole « Demander, Valider, Documenter, Référer » (DVDR), les vétérinaire et leurs équipes sont guidés dans un arbre décisionnel pour identifier, confirmer et signaler les suspicions de maltraitances.
Rappelons que la loi autorise déjà tout vétérinaire à lever le secret professionnel en cas de violence sur un mineur ou sur un majeur protégé (art. 226-14 du code pénal). S’agissant de la maltraitance sur animaux, la proposition de loi contre la maltraitance animale, en cours d’examen au Parlement, devrait renforcer la levée du secret déjà effective pour les vétérinaires sanitaires auprès de leur tutelle.
À l’instar des médecins et autres professionnels de santé, les vétérinaires doivent envisager la maltraitance et les violences domestiques dans leur diagnostic, lors des visites « mordeurs » (l’animal peut être une victime qui se défend), lors de traumatisme en déterminant s’il est de nature accidentelle ou non, lors de souffrance physique ou émotionnelle d’un animal. C’est ainsi que tous les vétérinaires et leurs équipes pourront assumer pleinement leurs missions de protection, non seulement des animaux mais également des humains, puisque les deux formes de violence, bien souvent, n’en font qu’une au sein d’un même foyer.
Anne-Claire Gagnon