COMMUNIQUÉ DE PRESSE
19.10.2023
La Commission européenne dévoile ce 19 octobre un nouvel eurobaromètre sur l’attitude des Européens vis-à-vis du bien-être des animaux. Il s’agit d’un sondage officiel réalisé dans les 27 États membres de l’Union européenne. Alors que la Commission a écarté la révision des normes de protection des animaux de son programme de travail jusqu’aux prochaines élections en juin, les Européens attendent plus que jamais cette réforme. Parmi les répondants, 91 % estiment qu’il est important de protéger le bien-être des animaux d’élevage. Pour les Français, la proportion monte à 96 %.
Ces résultats obtenus en mars 2023 confirment l’ensemble des sondages d’opinion et pétitions réalisés jusqu’ici sur les attentes des Français et des Européens en matière de protection des animaux d’élevage et de compagnie. Pourtant, la Commission européenne a décidé de laisser tomber la révision qu’elle avait annoncée en mai 2020 dans le cadre de sa stratégie « De la Ferme à l’Assiette ». Seul le texte sur la protection des animaux pendant le transport devrait être soumis au Parlement européen et au Conseil en décembre 2023.
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Face à ces résultats sans équivoque, la LFDA déplore la décision de la Commission de ne pas donner suite à la révision de la législation européenne sur le bien-être animal. Nous demandons au ministre de l’Agriculture Marc Fesneau d’écouter l’avis des citoyens et de soutenir publiquement cette révision.
Des attentes sociétales claires en faveur du bien-être animal
Pour 92 % des Français, le bien-être des animaux d’élevage en France devrait être mieux protégé qu’il ne l’est actuellement. En ce qui concerne les animaux de compagnie, la proportion est de 84 %.
À l’aune de nombreux scandales, la réduction du temps de transport des animaux vivants à des fins commerciales dans l’Union est soutenue par 85 % des Français et 83 % des Européens. Nous demandons que les animaux ne soient pas transportés plus de 8 heures pour les mammifères et 4 heures pour les volailles.
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L’amélioration du bien-être des animaux dans les abattoirs fait l’objet d’un fort soutien également : 92 % des Français et 88 % des Européens jugent cette mesure importante. Des progrès sont indispensables, à commencer par le renforcement des contrôles officiels, notamment à l’aide de caméras.
Les citoyens français sont 62 % à soutenir l’interdiction de l’élevage d’animaux à fourrure dans l’UE et 63 % à estimer que l’élimination des poussins mâles est totalement inacceptable, même si cela peut entraîner une hausse des prix des œufs. La pétition « Pour une Europe sans fourrure », que nous avons soutenue auprès des citoyens et des pouvoirs publics, a recueilli plus de 1,5 million de signatures.
L’abandon de la promesse de mettre fin à l’élevage en cage
La Commission européenne s’était engagée à mettre fin à l’élevage en cage des animaux. Cependant, elle a finalement laissé cette mesure de côté pour le reste de son mandat. C’est pourtant une attente très forte de nos concitoyens. Ils étaient près de 1,4 million à signer la pétition « Pour une ère sans cage » que nous avions portée avec de nombreuses ONG : 94 % des Français et 89 % des Européens interrogés estiment qu’il est important de veiller à ce que les animaux ne soient pas enfermés dans des cages individuelles. Nous exhortons la Commission à tenir sa promesse !
Une propension à payer plus pour plus de bien-être animal
Pour plus de bien-être animal, 65 % des Français se disent prêt à mettre la main au porte-monnaie : 31 % déclarent être prêts à payer jusqu’à 5 % plus cher pour des produits provenant d’exploitations respectueuses du bien-être animal ; 23 % sont prêts à payer jusqu’à 10 % plus cher ; 7 % jusqu’à 20 % plus cher et 4 % au-delà.
Ce sondage a mis longtemps à être publié. Il sort alors qu’il est trop tard : la Commission a déjà fait marche arrière sur beaucoup de promesses pour améliorer le sort des animaux. Les citoyens européens veulent des progrès. Ils savent qu’il n’est plus possible de fermer les yeux sur les conditions de vie des animaux. Leur volonté renforcera les actions de la LFDA pour modifier un statu quo préjudiciable aux animaux, mais aussi à notre société. Celle-ci s’élèvera lorsque les animaux seront traités avec le respect qui leur est dû.
Contact :
Léa Le Faucheur, chargée de communication
communication[a]fondation-droit-animal.org
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