Georges Chapouthier, neurobiologiste, philosophe, chercheur émérite au CNRS et membre du conseil d’administration de la LFDA, est intervenu à plusieurs reprises dans les médias en 2015 autour des questions, des enjeux et des alternatives existantes à l’expérimentation animale.
Ainsi, dans le dossier « Sciences & éthique » consacré à l’expérimentation animale par le journal La Croix en juin 2015 [1], Georges Chapouthier qualifie l’expérimentation animale de « mal nécessaire que l’on peut réduire » :
· « Mal nécessaire…» dans la mesure où il est question de concilier diminution des souffrances avec utilisation des animaux comme modèles, le tout au nom du progrès de la biomédecine humaine.
· Mais un mal « que l’on peut réduire » et ce de plusieurs manières : par le respect des règles strictes encadrant les pratiques (basées sur les réglementations et le principe des 3R : Réduire, Raffiner et Remplacer), par une mutualisation des recherches, par la formation et la responsabilisation des animaliers et chercheurs et par l’utilisation, dès que cela est possible, des modèles informatiques et des alternatives technologiques de telles les cultures in-vitro, cultures d’organoïde ou ingénierie tissulaire…
Il interpelle également le lecteur sur la justification et l’intérêt d’utiliser telle ou telle espèce animale comme modèle pour l’expérimentation en fonction de sa proximité génétique avec l’homme. Selon Georges Chapouthier, en recherche, l’animal doit être « suffisamment proche de l’homme pour que l’expérimentation soit efficiente, mais assez éloigné pour ne pas trop troubler les consciences » (La vie ne leur sourit pas, de Télérama [2]).
L’article « Laboratoires : le cri du cœur des scientifiques pour défendre la recherche animale », issu du périodique 20 minutes du 16/09/2015 [3], rappelle l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Stop vivisection » avant de laisser la parole aux chercheurs. Cette ICE, initiée en 2012, a débouché sur une pétition diffusée dans 7 pays de l’Union européenne qui a réuni plus d’un million de signatures. Elle demande à la Commission européenne d’abroger la directive 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques [A] pour la remplacer par une directive mettant fin à la l’expérimentation animale. Pour la Commission européenne « pour le moment, l’expérimentation animale reste importante pour protéger la santé des citoyens et des animaux, et pour préserver l’environnement ». En conclusion de cet article, Georges Chapouthier rappelle que les scientifiques n’ont pas le droit, ni l’envie de faire souffrir les animaux avant de replacer la question de la souffrance animale dans un contexte plus large : « mais dans la corrida, la chasse, ou en gastronomie quand on ébouillante un homard, c’est moins évident. »
Enfin, dans l’émission de radio « La Tête au carré » du 29/10/2015 sur France Inter [4], le Dr Chapouthier (face au discours anti vivisection et végan des autres intervenants de l’émission) explique que les conditions de vie et d’expérimentation des animaux de laboratoire se sont au fil des années améliorées et qu’une prise de conscience a eu lieu : « les chercheurs s’y intéressent et plus personne ne rigole », contrairement à ce qu’il a pu constater lorsqu’il a commencé à s’intéresser à ces questions. Il rappelle également, qu’il existe des lois mais que malgré ces lois, beaucoup reste à faire.
Plus d’informations sur l’expérimentation animale : en chiffres et en termes de réglementation en visitant la page web LFDA – Connaître les textes juridiques et les positions de la LFDA – Animaux de laboratoire
[A] JOURNAL OFFICIEL DE L’UNION EUROPÉENNE – DIRECTIVE 2010/63/UE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, [en ligne]
[1] La Croix, (09/06/2015), Denis Sergent. L’expérimentation animale est-elle encore utile ?
[2] Télérama, (26/12/2015), Marc Belpois. La vie ne leur sourit pas.
[3] 20 minutes, (16/09/2015), Romain Scotto. Laboratoires : le cri du cœur des scientifiques pour défendre la recherche animale.
[4] France Inter, (29/10/2015), Mathieu Vidard. La souffrance animale.