L’hebdomadaire La Dépêche Vétérinaire du 6 décembre 2008 rend compte de la conférence que Georges Chapouthier, Vice-président de la Fondation LFDA, a donnée à l’Institut scientifique et technique de l’animal en ville, sur le thème « Le respect de l’animal dans l’histoire et les religions ».
« Bénéficiant d’une double formation, biologiste et philosophe, l’intervenant est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’animal humain et Humanité, animalité : quelles frontières ? Dans son exposé, il a traversé les siècles en évoquant les différents courants de pensées dont a fait l’objet l’animal, certains protecteurs, d’autres beaucoup moins.
« L’Occident en réfère à deux grandes racines philosophiques : juive, caractérisée par un grand respect pour l’animal, et grecque, avec d’un côté un courant très favorable à l’animal, soutenu par des philosophes comme Pythagore, et de l’autre un courant beaucoup moins protecteur, soutenu par Aristote ou Hippocrate.
Animal objet
Au Moyen-Age, la société se réfugie dans le fait religieux et se montre par conséquent moins favorable à l’animal. Le respect de l’animal oscille entre l’animal « petit homme », ce qui s’exprime notamment au niveau littéraire par des ouvrages comme Le roman de renard, et l’animal objet.
Au XVIIe siècle, la pensée cartésienne d’animal objet, amplifiée jusqu’à la caricature par les disciplines du philosophe comme Malebranche, l’emporte. Elle sera supplantée, au XIXe siècle, par le développement de la biologie qui fait de l’animal un objet de connaissance … et de vivisection.
Animal être sensible
La philosophie orientale et extrême-orientale s’est toujours montrée plus favorable à l’animal, en liaison notamment avec des croyances hindouistes et bouddhistes en la métempsychose (réincarnation en un animal).
« Notre philosophie occidentale actuelle est encore très imprégnée de philosophie post-cartésienne même si émerge un concept opposé, celui de l’animal sensible » a conclu Georges Chapouthier. Le rapprochement du respect animal est étayé aujourd’hui par des arguments scientifiques (correspondance génétique avec l’homme, études comportementales…), a-t-il ajouté. »