Supplément: Pastoralisme et grands prédateurs : une cohabitation est-elle possible ?
I. Introduction générale
Aujourd’hui, le massif Pyrénéen abrite une quarantaine d’ours sur ses deux versants (source : ONCFS). Pourtant, en 1995, il n’en restait que cinq dont une seule femelle, dénommée Cannelle, et tuée en 2004. Aussi, depuis 1996, pour sauver la population d’ours, plusieurs individus slovènes ont été introduits par les pouvoirs publics. Ainsi, en octobre 2018, deux ourses slovènes ont été lâchées dans le Béarn et l’une d’elle vient d’ailleurs de mettre bas à la sortie de son hibernation. La France abrite également d’autres grands carnivores. Environ 150 lynx vivent sur le territoire, principalement dans le massif du Jura et dans les Vosges. Éradiqués au début du XXe siècle, ils sont depuis revenus en France par la Suisse, où ils y avaient été réintroduits dans les années 1970. Par ailleurs, malgré leur éradication en 1939, la France compte aujourd’hui plus de 500 loups sur son territoire. Ces derniers sont revenus naturellement vivre sur les terres françaises dans les années 1990 après avoir passé la frontière franco-italienne. Ces trois espèces de grands prédateurs sont notamment protégées par la directive européenne Habitats de 1992 ratifiée par la France en 1994.
La France a donc connu des périodes au cours desquelles les grands prédateurs étaient absents, ou presque. À cette occasion, le pastoralisme s’est alors développé sans avoir à s’inquiéter de la menace représentée par ces derniers. Cependant, depuis quelques années, la présence des grands prédateurs se fait à nouveau sentir et avec elle est réapparu un conflit avec les éleveurs. Celui-ci est d’autant plus sévère que les habitudes, les traditions liées à la protection des troupeaux ont depuis été perdues.
Aussi, bien des défenseurs du pastoralisme prônent la nécessité d’abattre davantage les grands prédateurs pour lutter contre les effets dommageables de leur présence. Toutefois, il a été démontré qu’abattre les prédateurs n’est pas une solution efficace (voir article à ce sujet en section Sciences). D’autant plus qu’une cohabitation satisfaisant les intérêts de chacun serait pourtant possible, à condition de mettre en œuvre les moyens nécessaires.
II. Cohabitation homme-loup en Europe: quatre scénarios proposés par les scientifiques
III. Les mesures de protection contre les grands prédateurs: quelles aides pour quelle efficacité ?
IV. Conclusion générale