Et si les animaux permettaient d’améliorer la transmission de valeurs et d’attitudes positives aux élèves lors de leur scolarité ? Mardi 5 décembre, de nombreux intervenants issus de l’Éducation nationale, des sciences, de la société civile, ainsi que des élèves, sont venus en débattre à l’Unesco lors de notre colloque « Connaître et respecter les animaux : un enjeu pour l’Éducation nationale ».
Plus de 400 personnes s’étaient réunies dans une salle comble pour assister au colloque intitulé « Connaître et respecter les animaux : un enjeu pour l’Éducation nationale », coorganisé par la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA) et la Fondation Adrienne et Pierre Sommer, toutes deux présidées par Louis Schweitzer. Des centaines d’autres en ont suivi la diffusion en direct sur les réseaux sociaux.
Les conférenciers ont démontré l’intérêt de sujets liés aux animaux pour le développement de certaines qualités chez les jeunes, comme le sens de la responsabilité et le respect de l’altérité. La connaissance des capacités des animaux, et en particulier celle de souffrir, aide à prendre conscience de la nécessité de respecter les besoins particuliers de l’autre. Parmi les intervenants, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik est venu expliquer les similarités des langages humains et animaux, tandis que Céline Tellier, ministre wallonne du bien-être animal, a présenté plusieurs outils utilisés en Belgique pour améliorer le respect envers les animaux. L’éthologue Jessica Serra a également insisté sur la nécessité de dispenser cet enseignement sur la base de connaissances scientifiques et non de croyances ou de traditions.
L’intervention d’une quarantaine d’élèves du collège Thomas Mann (Paris 13e), a montré à quel point les élèves sont intéressés par le sujet et se posent des questions fondamentales sur notre rapport aux animaux, sur leurs droits et sur la façon dont ils sont traités dans notre société. La formation des enseignants eux-mêmes devrait leur permettre d’acquérir tous les outils nécessaires pour répondre en connaissance de cause à ces questions fondamentales en sciences, en littérature, en éducation morale et civique, dans les arts ou même en histoire.
Louis Schweitzer, président des deux fondations organisatrices, a déclaré en conclusion de cette journée :
« La loi contre la maltraitance animale [de 2021], bien qu’incomplète, est importante. Elle ouvre une porte à l’Éducation nationale pour susciter chez les élèves, au-delà du respect, une empathie pour tous les animaux sensibles, nourrie de connaissances. Cette réflexion s’inscrit dans la volonté générale de respecter la vie et d’améliorer le sort de tous les êtres sensibles. »
La LFDA souhaite que les enseignements liés aux animaux et à l’éthique animale soient généralisés de la maternelle au lycée afin d’améliorer la transmission de valeurs humanistes aux élèves. Ceux-ci ont une affinité innée pour les animaux, ce qui en fait un vecteur de savoir à privilégier. Un cercle vertueux s’installera si l’on cultive le respect à leur égard. Cela bénéficiera non seulement aux animaux eux-mêmes, par la considération accrue qui leur sera accordée, mais aussi, naturellement, à la société en général.