A l’occasion du lancement des Rencontres Animal et société organisées sous l’égide du Ministre de l’agriculture et de la publication aux Presses Universitaires de France de l’ouvrage « Éthique animale » du philosophe et juriste Jean- Baptise Jeangène Vilmer, les sites Internet agoravox.fr et fr.news.yahoo.com, en avril, ont mis en ligne sur 6 pages une longue interview de cet universitaire, enseignant l’éthique à l’université de Montréal. Le rôle important de la Fondation LFDA y est souligné.
[…] L’éthique animale peut-être définie comme l’étude du statut moral des animaux, c’est-à-dire de la responsabilité des hommes à leur égard.
« Il s’agit naturellement d’une question millénaire mais le mouvement contemporain […] à son origine dans l’Angleterre des années 1970 […] Comment la France s’est-elle inscrite dans cette démarche de réflexions et de positionnements sur la question animale ? Elle ne s’est pas vraiment « inscrite » dans le sens où la plupart des auteurs français ignorent le débat anglo-saxon […]
Si l’éthique animale existe malgré tout en France, c’est essentiellement grâce à des organisations, et à deux d’entre elles en particulier : la Fondation Ligue française des droits de l’animal(LFDA) et les Cahiers antispécistes, auxquels je consacre une section. La distinction entre ces deux familles est assez claire.
D’un côté, la LFDA défend un welfarisme modéré qui ne remet pas en cause l’exploitation animale, en particulier l’alimentation carnée, ni le primat de l’homme.
De l’autre, les Cahiers défendent un abolitionnisme inclusif, c’est-à-dire qu’il intègre un welfarisme non spéciste, qui remet en cause l’exploitation animale et défend le végétalisme. Autrement dit, pour reprendre la ligne de séparation tracée par David Olivier dans le tout premier numéro de la revue, la LFDA relève de la défense animale, tandis que les Cahiers prônent la libération animale. »[…]