En octobre 2010, la LFDA et 10 autres ONG signaient une lettre ouverte au Président de la République publiée dans Le Monde et Le Figaro. Nous lui demandions d’agir face à la généralisation de l’abattage sans étourdissement dans le cadre de dérogations pour motifs religieux et lui indiquions la nécessité d’un étiquetage différentiel de ces viandes. Dix ans plus tard, ce sujet reste d’actualité et la LFDA rejoint la campagne de l’OABA pour interpeller les responsables politiques.
Chaque année, des viandes issues d’animaux abattus sans étourdissement ne trouvent pas preneurs sur le marché des viandes halal et kasher et rejoignent le marché conventionnel. Ces viandes se retrouvent dans les boucheries, cantines, restaurants et grandes surfaces, sans aucune mention informative pour le consommateur sur la manière dont a été abattu l’animal. Dans le cadre des cultes juifs et musulmans, les abattages réalisés sans étourdissement provoquent de longues minutes d’agonie et de souffrance pour l’animal. L’absence de mention informative lors de l’acte d’achat constitue une atteinte grave à la liberté de conscience des consommateurs, car ceux qui ne souhaitent pas contribuer à la souffrance des animaux ne peuvent pas faire un choix éclairé correspondant à leur éthique.
Portant cette demande depuis de nombreuses années, la LFDA se joint à sa partenaire de longue date l’Oeuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) pour demander des mesures assurant la traçabilité des viandes issues d’abattages réalisés sans étourdissement ainsi qu’un étiquetage du mode d’abattage. Nous vous invitons à faire entendre vos voix en interpellant les députés et sénateurs de votre région. Grâce à cette mobilisation, certains députés et sénateurs se sont déjà engagés à proposer ou soutenir une loi en ce sens.
L’abattage sans étourdissement est interdit au sein de l’Union européenne mais des dérogations existent pour les cultes. Selon un sondage Ifop commandé par l’OABA et réalisé en mai 2020 sur le thème de l’abattage des animaux sans étourdissement en France, 74 % des Français interrogés désapprouvent la dérogation à l’obligation d’étourdissement des animaux et 80% réclament un étiquetage du mode d’abattage.
Notons que l’étourdissement électrique, dit réversible, est accepté par les pays du Moyen-Orient et certains États en Europe (Grèce, Norvège, Suède, Suisse, Luxembourg, Belgique depuis 2019). L’animal est alors inconscient et perd sa sensibilité mais reste vivant au moment de sa mort, conformément aux exigences religieuses (s’il n’est pas abattu directement, il peut reprendre conscience). Des solutions existent pour diminuer profondément les souffrances des animaux tout en respectant la liberté de culte.
interpeller les parlementaires
En suivant ce lien, la plateforme Factio vous permet d’alerter les parlementaires de votre région rapidement. Vous n’avez qu’à cliquer sur « Je lance l’alerte », puis vous remplissez vos données pour « signer et alerter » et enfin, vous cliquez sur « Alerter ! » pour chaque parlementaire qui défile. Cette cyberaction se déroule jusqu’au 26 juin 2020. Merci pour votre mobilisation !