Depuis le 10 décembre 2018 et pour la première fois en France, un étiquetage sur le niveau de bien-être des animaux d’élevage est proposé sur les produits vendus en magasins. Cet étiquetage est le fruit de la collaboration entre les trois ONG LFDA, OABA, CIWF et le groupe Casino ; il a pour but d’informer les consommateurs souhaitant acheter un produit respectant au mieux le bien-être des animaux.
Améliorer la condition des animaux d’élevage par l’information du consommateur est un objectif fort de La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences (LFDA). En 1984, aux côtés de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) et d’associations de consommateurs, la LFDA obtenait le premier règlement européen autorisant la mention du mode d’élevage des poules sur les boîtes d’œufs (cage, plein air…), avec le succès que l’on connait aujourd’hui.
Une attente des consommateurs
Les Français sont 61 % à déclarer utiliser les labels en provenance de systèmes respectueux du bien-être pour leur achat selon le dernier eurobaromètre (2016). Pourtant, en France, il n’existe aucun label ou étiquetage spécifique au bien-être animal.
En 2006, des propositions de label « bien-être » avaient été discutées entre la LFDA et Casino. Début 2017, Louis Schweitzer, président de la LFDA, a proposé à nouveau à Casino de développer un étiquetage indiquant le niveau de bien-être des animaux dont le consommateur achète les produits. Un groupe de travail a été formé avec le groupe et les ONG LFDA, CIWF France et l’OABA.
L’étiquetage bien-être animal
Cette démarche, inédite en France, vise à renforcer la transparence sur les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux et ainsi donner une information claire et fiable aux consommateurs.
Alors que la consommation de viandes bovines, porcines ou ovines chute, celle de volaille ne cesse d’augmenter. Les poulets de chair, dont plus 800 millions ont été produits sur notre territoire l’année dernière, ont été choisis pour cette première étiquette. Près de 230 critères basés sur des références scientifiques et techniques constituent le référentiel final. Les critères couvrent la vie des poulets du couvoir à l’élevage, au transport et à l’abattage. Par exemple : la présence d’un accès à l’extérieur, la densité en élevage, les soins, les conditions de transport, l’insensibilisation au moment de l’abattage, etc.
Selon le nombre et le niveau d’exigence des critères atteints, le produit est classé A (supérieur), B (bien), C (assez bien), D (standard) ou E (minimal) :
En février 2020, l’étiquette a évolué de 4 à 5 niveaux avec un pictogramme associé à chaque lettre présentant le mode d’élevage du poulet (ex : parcours arboré pour le niveau A).
Cet étiquetage a été initialement proposé sur la gamme de poulets Label Rouge du Gers Terre & Saveurs® de l’enseigne Casino. Elle se développe maintenant à d’autres gammes de poulets de Casino (et Monoprix), ainsi qu’aux poulets des Fermiers de Loué et des Fermiers du Sud-Ouest. Carrefour et les magasins U ont également rejoint la démarche, de même que Galliance, qui commercialise les poulets Nouvelle Agriculture. L’étiquetage bien-être animal concerne donc environ 10 % des poulets produits en France chaque année. Cette démarche est ouverte à tous les producteurs et tous les distributeurs qui souhaitent l’adopter.
Retrouvez également le reportage « Une étiquette pour évaluer le bien-être animal » réalisé par le média Brut.
Un projet qui voit loin
Afin d’accueillir d’autres acteurs dans la démarche, les 3 ONG initiales et Casino ont créé en 2018 l’association étiquette bien-être animal (AEBEA) pour gérer l’étiquette et ses utilisateurs. Une ONG de protection animale (Welfarm), 2 distributeurs et 4 organismes de production s’ajoutent désormais aux membres initiaux de l’AEBEA. Notre ambition est d’étendre cet étiquetage à d’autres espèces animales et de contribuer à la création d’un étiquetage obligatoire européen sur le bien-être ou le mode d’élevage des animaux, à l’image de celui des boîtes d’œufs. La prochaine espèce concernée par l’étiquetage sera le porc.
La LFDA se réjouit de l’aboutissement de l’initiative qu’elle a lancé avec Casino, l’OABA, et CIWF. Elle souhaite que, grâce à l’information des consommateurs, ce projet aboutisse à une amélioration majeure de la condition des animaux d’élevage comme l’étiquetage des œufs que la LFDA a initié voici 30 ans.
Louis Schweitzer, président de la LFDA
Retrouvez plus d’informations sur le site dédié : www.etiquettebienetreanimal.fr