Depuis près de quarante ans, de très nombreuses recherches et publications de psychologie, de psychopathologie, de sociologie, d’éthologie, de criminologie, ont montré qu’ il existe des relations de cause à effet entre des expériences de cruautés et de violences subies ou vécues durant l’enfance, et des comportements ultérieurs violents et cruels.
Par ailleurs, on sait qu’une éducation mal conduite peut apporter une marque négative en banalisant l’agressivité, la violence, la cruauté, voire en les favorisant. Il est donc stupéfiant qu’en France qu’une pratique éducative à la violence et à la cruauté telle que la corrida soit organisée à destination des mineurs de moins de 16 ans.
Le film «Apprendre à tuer», projeté lors du colloque de la Fondation LFDA « Homme et animal de la douleur à la cruauté », révèle la monstruosité de cette pratique «éducative». Ce film de 5 minutes peut être désormais visionné sur notre site.
Attention en raison de l’extrême violence et de la charge émotionnelle de certaines images, la Fondation LFDA recommande la vigilance à l’égard des mineurs de moins de seize ans. La reproduction et la diffusion de ce film sont interdites sans autorisation de son réalisateur : Pablo Knudsen (p-knudsen@hotmail.fr). Tous droits réservés.
Le DVD « Apprendre à tuer », sous jaquette plastique, peut être commandé à la Fondation Ligue française des droits de l’animal au prix de 7 € l’exemplaire, port compris, en utilisant le Bon de commande du DVD accompagné d’un chèque (PDF).
Des écoles de tauromachie existent depuis plus de vingt ans dans plusieurs villes du sud de la France dont Arles, Nîmes, Tarascon, Béziers, ainsi que dans le sud-ouest du pays, dans les Landes. Ces écoles sont ouvertes à des enfants dès l’âge de 9 ans. Les cours de tauromachie sont donnés par des toreros, des professionnels des arènes et des passionnés de corrida: le mercredi et le samedi après-midi, les enfants sont emmenés dans des arènes où ils apprennent à manier la cape, à réaliser les différentes figures de ce ballet de mort, puis à planter des banderilles et à enfoncer des épées, d’abord sur des mannequins de taureaux puis sur des veaux.. Des centaines d’autres enfants subissent leur influence par leur exemple, par les récits de leurs «exploits» et leurs vantardises. Ces écoles fonctionnent grâce à des subventions, principalement sur des fonds publics, c’est-à-dire avec l’argent des contribuables.
Il s’agit officiellement de maintenir une «tradition locale artistique» propre à ces régions du sud. En réalité, un but est d’assurer la relève des acteurs et des spectateurs de la corrida, afin que perdure ce show business juteux (en 2006, 3,3 millions d’euros pour les arènes d’Arles, selon le maire).
Notons que récemment le BVP (Bureau de vérification de la publicité) a censuré un spot télévisé de la SPA présentant une scène sanglante de corrida comme pouvant choquer les mineurs; ce qui démontre a contrario qu’il faut interdire l’accès des arènes aux mineurs!
Véritable perversion de l’Éducation, cette pratique «éducative» continue d’être encouragée en France, alors qu’elle a pour effet de banaliser voire de nier la souffrance de l’animal, d’exposer les enfants à des traumatismes physiques et psychologiques et, pour conséquence, dans bien des cas, d’induire un comportement général agressif, lequel pourrait ultérieurement ne pas se limiter à s’exercer seulement à l’encontre des animaux.
Il reste donc à souhaiter que le gouvernement et les parlementaires entendent la voix de toutes les associations qui, comme la Fondation LFDA, attendent de leurs vœux que cette interdiction soit prononcée dès 2008. C’est pourquoi la Fondation LFDA avait envoyé dès février le DVD «Apprendre à tuer» aux six ministres concernés par la question, à la Défenseure des enfants de la République et à une vingtaine de députés particulièrement attentifs au respect des droits des enfants et du bien-être animal. Ce DVD n’a pas laissé indifférent. En mars, deux administratrices de la Fondation LFDA, Suzanne Antoine et Elisabeth Hardouin-Fugier ont été reçues par la conseillère juridique de la Défenseure des enfants ; le Président et le directeur de la LFDA à l’invitation de Madame Bachelot, Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, furent reçus par M. Ronan Le Joubioux, conseiller technique, pour notamment lui fournir des méta-bibliographies internationales des travaux scientifiques pluridisciplinaires montrant les conséquences sur la psychologie et comportement social ultérieurs d’enfants exposés à l’assistance ou à la participation à des violences sur l’animal. Enfin, de son côté la députée de Côte d’Or Claude Darciaux, dans une question écrite au gouvernement le 27 mai, a attiré l’attention de Madame Bachelot sur le subventionnement de corridas « gratuites » pour les enfants par certaines mairies et caisses d’allocations familiales et propose que l’accès des arènes soit interdit aux moins de quinze ans.