Par un jugement du 3 novembre 2009, le Tribunal administratif de Nantes accède enfin, après l’avoir rejetée deux ans auparavant, à la requête déposée conjointement en juin 2007 par la Fondation Ligue française des droits de l’animal et les associations One Voice et SOS Grand Bleu demandant l’annulation de l’arrêté préfectoral de Loire Atlantique du 30 avril 2007 autorisant l’ouverture d’un delphinarium au parc animalier de Port Saint-Père.
Outre que le tribunal administratif de Nantes reconnaît que les statuts de la LFDA et de One Voice donnent qualité à ces 2 ONG pour demander l’annulation de l’autorisation, (ce qui était contesté par la société Safari Africain propriétaire), il prononce enfin l’annulation de l’arrêté préfectoral sur le constat de l’irrégularité du dossier soumis à l’enquête publique. Il se fonde sur l’absence au dossier d’éléments permettant d’apprécier la capacité financière du groupe Grévin et Cie (actionnaire majoritaire de la SA Safari Africain), pour assumer l’exploitation d’une cité marine comportant 12 dauphins et sur le caractère incomplet de l’étude d’impact environnemental, notamment sur l’ensemble des sites Natura 2000 avoisinant, sur les habitats et les espèces susceptibles d’être concernés par l’aménagement et les risques sur les rejets de sel dans l’environnement.
Le tribunal condamne l’État à verser à la Fondation LFDA et à l’association One Voice une somme globale de 1200 euros au titre des frais exposés par ces 2 ONG et non compris dans les dépens. Il faudra attendre encore pour mesurer la portée exacte de la décision du tribunal, pour la période allant jusqu’à la présentation probable par l’exploitant d’un nouveau dossier devant la cour d’appel administrative. Mais il y a fort à parier que les 5 dauphins actuellement présents à Port Saint-Père vont bénéficier de longues vacances, au grand regret de l’exploitant du delphinarium qui s’inquiète de la perte financière engendrée par l’interruption de leur présentation au public.