Le 22 février 2019, à la veille de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, le collectif AnimalPolitique, qui regroupe 25 ONG dont la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA), a envoyé une lettre ouverte au Président de la République pour lui demander d’agir en faveur de la condition animale.
Des engagements non tenus
Le collectif AnimalPolitique s’était formé à l’occasion des élections présidentielles de 2017 pour interpeller les candidats aux élections afin qu’ils prennent des engagements pour la condition animale. Nous avions élaboré un manifeste avec 30 propositions réparties dans 6 thèmes différents : élevage, expérimentation, divertissement, animaux de compagnie, faune sauvage et droit des animaux. Nous avions ensuite demandé aux candidats de se positionner sur ces propositions. Emmanuel Macron avait répondu à notre requête et avait notamment pris les engagements suivants :
- Interdiction de la vente d’œufs issus de poules en cage d’ici 2022 ;
- Mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs ;
- Reconnaissance à tout animal sauvage du statut d’être vivant doué de sensibilité ;
- Réforme de la chasse pour mieux protéger la faune sauvage et favoriser le retour naturel des grands prédateurs ;
- Meilleur encadrement du commerce lié aux espèces d’animaux sauvages protégées ;
- Inclusion de la notion de respect des animaux dans les programmes scolaires et formation du personnel éducatif à cet enseignement.
Pourtant, plus d’un an et demi après sa prise de fonction, aucun des engagements cités n’a été respecté. Pire, le Président de la République, son gouvernement et sa majorité parlementaire ont pris des mesures allant à l’encontre de ces améliorations : la loi sur l’agriculture et l’alimentation n’interdit pas l’élevage de poules pondeuses en cage et les caméras dans les abattoirs seront expérimentées dans des abattoirs volontaires. Quant aux chasseurs, ils ne sont pas en reste : le gouvernement multiplie les mesures en leur faveur, par exemple en signant un arrêté autorisant le prolongement de la chasse aux oies ou en divisant par deux le prix du permis de chasse national.
Les français insatisfaits de la politique du gouvernement concernant les animaux
Ces mesures sont en opposition avec la volonté de l’opinion publique ! En effet, le collectif AnimalPolitique dévoile un sondage réalisé en janvier 2019 avec l’Ifop :
- 89 % des Français considèrent la cause animale importante pour eux ;
- 60 % d’entre eux sont mécontents du gouvernement en matière de protection animale ;
- 65 % des Français n’ont pas confiance dans le gouvernement pour faire face à la pression des lobbies de l’agro-industrie et de la chasse notamment ;
- 80 % d’entre eux désapprouvent les mesures pro-chasse du gouvernement.
Nous espérons que le Président de la République réagira à cette interpellation en prenant des mesures concrètes en faveur de la condition animale. De notre côté, nous veillerons à ce que ce soit le cas !