Trois grands patrons (Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad et de Free, Marc Simoncini, inventeur du site Meetic, Jacques-Antoine Granjon, créateur de Veepee) et le journaliste Hugo Clément ont lancé en juin dernier un référendum d’initiative partagée (RIP) pour les animaux. Cette initiative ambitieuse et de grande ampleur s’inscrit dans un contexte d’attentes sociétales fortes en matière de protection et de bien-être des animaux.
De quoi s’agit-il ?
Le référendum d’initiative partagée est un dispositif constitutionnel qui permet aux parlementaires et aux citoyens de se saisir d’une thématique pour inscrire des mesures dans le droit français. La proposition de loi soumise à référendum doit obtenir le soutien d’un cinquième des parlementaires et un dixième de la population inscrite sur les listes électorales.
Le référendum pour les animaux comporte 6 mesures :
- interdiction de l’expérimentation animale lorsque des méthodes alternatives existent ;
- interdiction de l’élevage en cage des animaux d’élevage d’ici 2025 ;
- interdiction des élevages à fourrure d’ici 5 ans ;
- interdiction de tout élevage n’offrant pas un accès à l’extérieur aux animaux d’ici 2040 ;
- interdiction de la chasse à courre, du déterrage et d’autres formes de chasses dites traditionnelles ;
- interdiction des spectacles avec des animaux sauvages d’ici 2025 et interdiction immédiate de détenir des cétacés autres que ceux actuellement captifs.
Ce référendum est soutenu par une cinquantaine d’ONG, de nombreuses personnalités publiques dont Nicolas Hulot, membre du comité d’honneur de la LFDA.
Pourquoi un référendum ?
Les méthodes alternatives à l’expérimentation animale sont mal connues de la communauté scientifique, pas assez utilisées ni assez développées. L’élevage des animaux en cage représente encore environ 80 % des animaux élevés pour la consommation, dont 99 % des lapins et 47 % des poules pondeuses. Ils sont privés de comportements basiques tels que se déplacer. De même, la majorité des animaux de rente n’ont jamais accès à l’extérieur, notamment 95 % des cochons et 85 % des poulets. De plus, il reste une poignée d’élevages de visons pour la fourrure en France, alors que cette matière n’est pas indispensable à l’habillement et condamne des animaux sauvages semi-aquatiques à une vie misérable en cage. Enfin, les cirques et les delphinariums maintiennent des animaux sauvages captifs dans des camions ou des bassins et les dressent parfois avec violence pour les contraindre à effectuer des comportements totalement contre-nature.
Les attentes de la société sur la condition animale sont grandissantes. Pourtant, le gouvernement fait preuve d’un immobilisme frustrant à ce sujet. Pour rappel, les mesures promises sur la faune sauvage captive se font toujours attendre. Les quelques mesures adoptées sur l’élevage ne convainquent pas. Malgré un rapport sur les animaux de compagnie par le député Loïc Dombreval, aucune mesure n’a pour l’instant été annoncée par le gouvernement.
Il faut dire qu’en France, les lobbies de l’exploitation animale ont l’oreille des politiques. L’État a couvert de cadeaux la Fédération nationale des chasseurs (FNC) depuis le début du quinquennat, et sous prétexte d’« agribashing », il a créé la cellule Demeter pour appréhender les lanceurs d’alerte du monde agricole…
De plus, les ONG de défense des animaux et de la nature sont menacées par les lobbies et les politiques : récemment, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a subi une manifestation d’agriculteurs et de chasseurs devant ses locaux ; le garde des Sceaux Me Éric Dupond-Moretti a préfacé l’ouvrage du président de la FNC et écrit : « Ce livre, les ayatollahs de l’écologie s’en serviront pour allumer le barbecue où ils cuiront leurs steaks de soja » ; des militants ont également subis des violences verbales et physiques de la part de professionnels du cirque…
Le référendum pour les animaux permet aux ONG de montrer un front uni face aux pressions venant de toutes parts et aux citoyens de faire entendre leur voix sur des revendications jusque-là ignorées.
Comment le faire aboutir ?
La première phase en cours consiste à réunir le soutien de 185 députés et sénateurs. Vous pouvez aider les partenaires du référendum en contactant les parlementaires de votre circonscription pour les inciter à soutenir le RIP.
Si la première étape aboutit, le Conseil constitutionnel devra ensuite s’assurer que la proposition de loi est conforme à la Constitution. Une fois validée, il sera alors temps de collecter les signatures des citoyens : 4,7 millions de signatures doivent être récoltées en 9 mois.
Vous pouvez d’ores et déjà vous engager sur le site du référendum pour les animaux en indiquant votre adresse email pour être recontacté au moment de la collecte de signatures. N’hésitez pas à diffuser ce RIP autour de vous.
Mobilisez-vous pour le bien-être animal, participez au référendum d’initiative partagée