Une activité de « loisir »
La France a le triste « honneur » d’être classée, de très loin, au premier rang, record toutes catégories, des pays européens qui se livrent à cette activité dite « sportive » ou de « loisir ». En toute rigueur, parler d’un droit de chasse est impropre puisqu’il s’agit seulement d’une faculté, terme utilisé à l’article L422-1 du code de l’environnement, faisant l’objet d’autorisations, de permissions, de concessions acquises par paiement d’une redevance pour être exercée.
31 millions C’est le nombre d’animaux abattus lors de la saison de chasse 1998-1999 (aucun chiffre n’a été communiqué depuis).
Lutter contre la « gestion » irrationnelle de certaines espèces
L’argument communément avancé pour justifier les activités de chasse est la nécessité de contrôler (ou « gérer ») la nature pour y établir les équilibres biologiques viables. Or, au contraire, la chasse fait partie des activités humaines qui participent à déséquilibrer les écosystèmes et à menacer la biodiversité. En vérité, l’homme entend « gérer » la nature pour y rétablir des équilibres biologiques qui serviront avant tout ses propres intérêts.
La destruction de certaines espèces peut parfois être utile, par exemple lorsque des espèces non-endémiques invasives ont été introduites par négligence humaine sur le territoire et menacent la biodiversité locale. Mais la chasse de loisir ou administrative ne répond pas à des critères scientifiques objectifs de gestion de la faune. Elle n’est d’ailleurs pas supervisée de façon indépendante : les chasseurs sont juge et partie. En effet, les fédérations de chasse sont largement représentées dans de multiples organes décisionnaires ou consultatifs tels que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Si la faune sauvage doit être « gérée », cela doit se faire de façon scientifique, documentée, indépendante et transparente, dans le seul intérêt des espèces et de leurs équilibres.
Pour la LFDA, une gestion efficace des populations d’animaux sauvages ne peut être convenablement assurée, même si elle peut-être coûteuse, que par des agents assermentés de l’État, hautement qualifiés par une formation théorique et pratique de plusieurs années, leur donnant compétence à :
- reconnaître les animaux qui devraient être abattus : les animaux affaiblis ou malades, les animaux menaçant par leur sureffectif un milieu naturel ou des activités humaines, les animaux pouvant porter atteinte par la maladie infectieuse ou parasitaire qu’ils véhiculent à la santé des autres animaux ou de l’homme ;
- les abattre sans souffrance, notamment en situation d’urgence et lorsqu’aucun autre moyen ne peut être envisagé (capture et soins, vaccination des animaux, transport d’animaux d’une région surpeuplée à une région sous peuplée) ;
- mettre en œuvre des méthodes répulsives éloignant les animaux des plantations agricoles où ils seraient susceptibles de commettre des dégâts.
Chaque année, certaines espèces animales sont classés comme « nuisibles » par les préfets, qui se référent pour cela à une liste nationale établie par le ministère de l’environnement. La destruction de ces animaux dits « nuisibles » se fait à tir et par piégeage.
LFDA recommande dans ce cadre :
- le retrait des espèces de la liste des « nuisibles » qui ont un rôle de prédation indispensable pour l’équilibre de la faune sauvage,
- l’incitation au recours à des méthodes préventives par les agriculteurs et les sylviculteurs, telles que la pose de clôture électrique, l’emploi de répulsifs chimiques ou encore l’utilisation de protection mécanique,
- l’introduction de l’interdiction d’élever les espèces dites nuisibles pour les relâcher ensuite dans la nature dans le but de les chasser.
Lutter contre le trafic d’animaux sauvages
Seules certaines espèces d’animaux sauvages, particulièrement menacées d’extinction, bénéficient d’une protection juridique dans le cadre d’un accord intergouvernemental. Pour interdire le braconnage et le trafic des espèces les plus menacées, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, ou encore Convention de Washington (1973), encadre le commerce des animaux et végétaux en interdisant ou réglementant celui des espèces les plus menacées (éléphants, rhinocéros…). Mais le combat pour la protection des espèces menacées est extrêmement difficile, car le trafic d’animaux sauvages est un commerce juteux.
Lutter contre les pratiques cruelles
En plus de s’opposer aux ouvertures de chasse prématurées, la LFDA lutte contre les pratiques cruelles de chasse, en menant notamment des actions en justice avec d’autres ONG pour faire interdire des pratiques barbares, dites traditionnelles :
- La chasse à courre
- La chasse à la glu
- La chasse au filet
- La chasse à l’arc
- Le déterrage
- La chasse nocturne
- La chasse aux oiseaux migrateurs
Lutter contre l’embrigadement des jeunes
Dans le même esprit, la LFDA s’oppose à la convention du ministère de l’Écologie et de celui de l’Éducation nationale confiant aux fédérations de chasse et de pêche la mission d’éducation à la nature et la gestion de la biodiversité.