Les pêcheurs de poissons d’eau douce en France sont estimés à environ 1,2 millions d’adeptes puisque c’est le nombre de personnes qui ont acquitté la taxe piscicole en 2006. Ce chiffre diminue de façon régulière, 32% ces dix dernières années, au grand dam des responsables de la pêche, notamment les fédérations départementales et le Conseil Supérieur de la Pêche. Plusieurs centaines de millions de poissons appartenant à vingt-cinq espèces d’eau douce et à une vingtaine d’espèces marines sont pêchés pour le loisir chaque année en France.
Certes, les textes de loi français fixent des mesures relatives aux horaires légaux de pêche, à la taille minimale des poissons, au nombre de captures autorisées, aux modes de pêche autorisés, au permis de pêche…). Néanmoins, un assainissement éthique de la pêche de loisir est à envisager par des mesures devenues indispensables. La pêche de loisir est cause de souffrance pour les poissons, en particulier lorsqu’ils sont rejetés vivants à l’eau, quelquefois blessés mortellement par un hameçon.
Sur la base d’un dossier documenté par la fondation, celle-ci demande promulgation d’un décret prohibant trois techniques de pêche de loisir génératrices de douleurs intenses des poissons : l’utilisation d’animaux vertébrés comme appâts, l’utilisation des hameçons à ardillon et l’usage de la gaffe. La LFDA poursuit cette campagne auprès des différents Conseils Généraux, des Fédérations de pêche, des médias, et plus spécialement auprès des Ministres successifs chargés de l’Environnement et de l’Agriculture afin qu’ils prennent deux nouveaux arrêtés ministériels :
- Dans la réglementation générale de la pêche : Le décrochage du poisson et sa remise à l’eau doivent être effectués avec précaution afin d’éviter tout traumatisme, blessure ou mutilation. Il est conseillé d’écraser l’ardillon de l’hameçon préalablement à toute action de pêche.
- Dans la réglementation spécifique aux espèces dont la taille est soumise à réglementation : Dans les eaux de 1re et 2e catégories, la pêche à la ligne et au lancer de tous types ne peuvent être exercées qu’au moyen d’un hameçon simple et sans ardillon.
La LFDA dénonce également les pratiques écologiquement contestables, tel le repeuplement artificiel et les concours de pêche. Elle demande une réforme de la pêche industrielle. En France, celle-ci totalisait 188 000 tonnes d’invertébrés et 400 000 tonnes de poisson, soit environ 1 milliard de poissons en 2004. Les pratiques de la pêche industrielle, telles que le chalutage en eaux profondes, détruit les écosystèmes marins et les populations de poissons, les menant au bord de l’extinction. Plus de 30 % des espèces consommées sont surexploitées ou déjà épuisées.
Quelques recommandations à ceux qui sont encore pêcheurs :
- Utiliser des hameçons simples sans ardillon ou écraser l’ardillon
- Ne pas utiliser d’hameçon double ou triple qui engendre de graves blessures
- Décrocher le poisson avec précaution
- Les poissons aussi respirent, mais leurs branchies ne peuvent extraire l’oxygène de l’air. Ne pas donc les sortir inutilement hors de l’eau et si nécessaire préférer les assommer plutôt que de les laisser agoniser d’asphyxie
- Préférer les leurres artificiels aux appâts naturels
- Ne pas utiliser des poissons vivants ou morts, ni d’autres vertébrés comme appâts
- Écourter le temps du « combat » pour ne pas épuiser le poisson et pour pouvoir le relâcher avec un maximum de chance de survie
- Remettre à l’eau les poisons ne dépassant pas largement la taille réglementaire
- Pour relâcher le poisson : après avoir enlevé l’hameçon, présenter le poisson en position naturelle horizontalement, face au courant, pour que l’eau puisse passer à travers ses branchies puis le laisser partir de lui-même
- Garder seulement les poissons qui seront consommés et limiter le nombre des prises par jour -Ne pas participer à des concours de pêche
- Respecter l’environnement du lieu de pêche, ramasser ses détritus.