La LFDA a passé au crible les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022. Découvrez comment s’engagent les candidats sur la condition animale.
La LFDA a examiné les programmes des 12 candidats à l’élection présidentielle de 2022. L’engagement des candidats auprès de la campagne Engagement Animaux 2022 à laquelle participe la fondation et 28 autres ONG de protection animale est aussi indiqué. Cette page sera actualisée en fonction de l’évolution des programmes et des réponses des candidats.
La fondation est libre de toute obédience politique et l’analyse suivante est purement informative.
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 10 avril 2022 et le second tour aura lieu le 24 avril 2022.
Nathalie Arthaud
La candidate Nathalie Arthaud aimerait mettre fin à la chasse de loisir, à commencer par la chasse à courre. Elle s’érige contre l’élevage intensif sans préciser de mesures concrètes pour en sortir.
Mme Arthaud affirme ne pas s’opposer à la création d’un ministère de la condition animale mais craint qu’il soit « une coquille vide ».
Nicolas Dupont-Aignan
Le candidat Nicolas Dupont-Aignan consacre un livret de 15 mesures aux animaux. En ce qui concerne les animaux d’élevage, M. Dupont-Aignan souhaite encourager l’élevage de qualité et former tous les acteurs des filières. Il annonce également vouloir un label « bien-être animal » évaluant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage. Il veut interdire la consommation de viande de cheval. Il propose également une charte pour que les éleveurs s’engagent à acheter des animaux français. En effet, si l’on prend le cas des poussins, certains sont achetés par des fermes françaises auprès de couvoirs à l’étranger, impliquant potentiellement un temps de transport plus long.
En ce qui concerne l’abattage, il veut rendre les contrôles-vidéos obligatoires dans tous les abattoirs, renforcer la formation pratique du personnel des abattoirs et établir « des cahiers des charges plus strictes », sans toutefois préciser en quoi cela consisterait. Il souhaite aussi entamer des négociations avec les cultes pour que ceux-ci acceptent l’abattage avec étourdissement. Ce genre de négociations a déjà lieu depuis de nombreuses années, sans succès.
Pour les animaux de compagnie, il souhaite soutenir les refuges et mieux les répartir sur le territoire national. Nicolas Dupont-Aignan souhaite garantir le financement des associations de protection des animaux à l’aide d’un « fonds budgétaire alimenté par des taxes sur les importations d’animaux », notamment les chiots provenant de pays de l’Est. Le candidat propose de renforcer la prévention d’abandon et les sanctions en la matière, y compris l’interdiction définitive de détenir un animal en cas d’abandon. Dans les parcs publics régionaux, M. Dupont-Aignan souhaite qu’un espace soit réservés aux chiens et aux chats. Il souhaite également proposer une charte pour inciter les éleveurs à acheter des animaux français.
Concernant l’utilisation des animaux à des fins scientifiques, le candidat propose l’interdiction des expérimentations sur les animaux lorsque des méthodes alternatives existent – ce qui en principe est déjà le cas d’après la législation européenne et française.
En ce qui concerne les animaux sauvages, le candidat propose de lutter contre les trafics d’animaux et contrôler les importations. Cette mesure est déjà à l’œuvre mais la question des moyens alloués est primordiale.
À propos de l’éducation au respect des animaux, Nicolas Dupont-Aignan veut encourager la création de fermes pédagogiques. Il souhaite aussi « mettre fin aux subventions des activités contraires à la dignité animale », sans préciser lesquelles.
S’intéressant au principe d’Une Seule Santé, il aimerait améliorer l’études des zoonoses en renforçant la collaboration entre médecins et vétérinaires.
Niveau gouvernance des questions liées à la condition animale, le candidat souhaite la création d’une délégation ministérielle pour la dignité animale. C’est mieux que rien, mais loin d’être suffisant quand l’on connaît le poids des délégués ministériels en matière d’arbitrage.
Anne Hidalgo
La candidate Anne Hidalgo se contente véritablement d’une mesure en ce qui concerne la condition animale : lancer des « Assises du bien-être animal » avec tous les acteurs des filières d’élevage. Cela ressemble aux états généraux de l’alimentation (EGA) mis en place par Emmanuel Macron au début de son mandat, dont est issu la loi EGAlim.
Mme Hidalgo mentionne l’objectif d’atteindre en 2030, 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique, meilleure pour le bien-être des animaux dans certaines filières, et d’engager le plus de fermes dans des processus agroécologiques.
Pour protéger la biodiversité, la candidate souhaite interdire l’usage des néonicotinoïdes dans les 100 premiers jours de son mandat. Elle propose également d’inscrire la protection de la biodiversité et l’obligation de lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité dans la Constitution.
La candidate Hidalgo souhaite également la création du crime d’écocide et d’un Tribunal pénal international de l’environnement, lesquels pourraient permettre de condamner des atteintes aux animaux sauvages.
Yannick Jadot
Le candidat Yannick Jadot a publié un livret thématique sur la condition animale faisant état de son projet pour les animaux en 220 propositions. En voici une sélection.
Il propose d’octroyer la personnalité juridique aux animaux. Il souhaite également renforcer les sanctions pénales pour maltraitance et actes de cruauté – ce qui a déjà été fait par la loi du 30 novembre 2021 sur la maltraitance animale. M. Jadot s’engage aussi à nommer un ministre de la condition animale et à intégrer des critères relatifs à la protection des animaux dans la commande publique et dans l’octroi d’aides publiques. Il est favorable à l’instauration d’une option végétarienne quotidienne dans la restauration collective. Il souhaite également développer la consommation de protéines végétales et de viande locale et bio. En revanche, le candidat écologiste s’oppose à la viande cellulaire dont il souhaite interdire le développement. Il veut que les produits importés répondent aux mêmes standards de production que les produits français.
Concernant l’élevage, le candidat veut progressivement sortir du modèle intensif, en commençant pas l’interdiction de l’élevage des animaux en cage dès 2025. Pour sortir du modèle intensif, il veut utiliser les leviers économiques de la politique agricole commune européenne (PAC) et soutenir l’agriculture biologique.
Il s’engage également à arrêter toute production et importation de fourrure – si l’élevage d’animaux sauvages pour leur fourrure est désormais interdit en France, les animaux domestiques comme les lapins angora et orylag peuvent toujours être élevés à cette fin. Le candidat souhaite limiter les transports d’animaux vivants à 8 heures maximum et interdire les exportations d’animaux vivants. Il veut mettre fin à l’abattage sans étourdissement et généraliser les abattoirs-mobiles.
Il prévoit de développer un étiquetage des produits alimentaires d’origine animale indiquant le mode de production des animaux.
Pour les animaux de laboratoire, Yannick Jadot veut engager une transition progressive vers une recherche sans animaux, notamment en promouvant et faisant connaître les méthodes non animales.
A propos du divertissement, le candidat souhaite interdire la corrida et les combats de coqs.
Concernant les animaux de compagnie, M. Jadot veut interdire la vente d’animaux en ligne, hors sites spécialisés, et investir dans la lutte contre le trafic d’animaux sauvages. Il souhaite également lutter contre la misère féline en stérilisant les chats et lutter contre l’abandon des animaux.
Pour les animaux sauvages, le candidat Jadot souhaite interdire la chasse le weekend et pendant les vacances scolaires. Il propose une réforme du permis de chasse avec un renouvellement tous les 5 ans. Il souhaite également interdire l’agrainage, pratique qui consiste à nourrir le gibier, notamment les sangliers, et interdire la chasse en enclos et l’engrillagement des espaces. Le candidat veut aussi mettre fin aux pratiques cruelles comme la vénerie sous terre et la chasse à courre. Il propose également d’avoir 10% de la surface forestière nationale laissée en libre évolution et 30% de la zone économique exclusive française en aires marines protégées, dont 10% en protection intégrale. Au total, M. Jadot veut atteindre 40 % d’aires protégées sur le territoire terrestre d’ici 2030 et que dans chaque région, 5 % des aires naturelles soient sous protection forte. Il souhaite interdire l’exploration des fonds marins dans les eaux maritimes françaises.
Yannick Jadot est un des rares candidats à mentionner les poissons dans son programme. Il veut contribuer au développement de techniques de pêche sélectives et non destructrices de la biodiversité marine. Il veut lutter contre la pêche illégale et la vente des produits issus de ce trafic. Il souhaite développer un affichage du statut de préservation de l’espèce pêchée pour parvenir à ne plus commercialiser de poissons dont l’espèce est classée sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Seul candidat à proposer des mesures sur l’aquaculture, le candidat écologiste veut limiter le développement de l’aquaculture et favoriser l’élevage d’espèces herbivores plutôt que les espèces carnivores (comme le saumon et la truite) qui nécessitent de pêcher des poissons pour les nourrir.
Yannick Jadot souhaite également punir les écocides, sans préciser s’il s’agirait d’un crime.
Jean Lassalle
Le candidat Jean Lassalle ne mentionne pas la condition animale dans son programme. Il propose des mesures allant à l’encontre de l’intérêt des animaux. Jean Lassalle prévoit de défendre les pratiques de chasse et de pêche traditionnelles, pourtant source de souffrance inutile pour les animaux. De plus, il estime que la cohabitation entre d’une part les grands prédateurs que sont le loup, l’ours et le lynx, et d’autres part le pastoralisme, est impossible. Il souhaite donc « sortir des directives européennes ‘Habitats’ et ‘Oiseaux’ », ce qui revient à sortir de l’Union européenne. C’est grâce à ces législations européennes que la chasse à la glu a pu être interdite et que des ours ont pu être réintroduits dans les Pyrénées. Il propose également de « sortir […] de la Convention de Berne », convention du Conseil de l’Europe que la France a ratifié et qui fait du loup une espèce protégée.
Seule mesure indirectement favorable aux animaux, le candidat aimerait revoir la distribution des aides issues de la politique agricole commune (PAC) européenne pour qu’elles aillent « aux paysans qui respectent leur terre et leurs bêtes ». En revanche, les aides de la PAC ne pourront pas être utilisées si la France quitte l’Union européenne.
Marine Le Pen
La candidate Marine Le Pen propose un livret thématique sur la condition animale avec 7 mesures pour les animaux. La première est d’inclure la reconnaissance de la sensibilité des animaux et leur protection dans la Constitution avec un nouvel article de la charte de l’environnement.
Sa deuxième proposition est de créer un nouveau statut juridique pour les animaux, qui ne seraient plus soumis au régime des biens. Ce statut aurait pour conséquence une révision des réglementations en matière de bien-être animal en concertation avec tous les acteurs concernés, l’interdiction de l’abattage sans étourdissement et la création d’un droit d’objection de conscience. Sur l’abattage, la candidate propose également la mise en place d’un « ‘plan abattoirs’ pour assurer des conditions dignes » (sans préciser si cela s’applique aux animaux, aux travailleurs, et dans quelles conditions).
La troisième mesure vise à renforcer les sanctions en cas de maltraitance animale – ce qui a déjà été fait dans la loi du 30 novembre 2021 sur la maltraitance animale.
Sa quatrième mesure vise à renforcer le rôle des associations, notamment en créant un statut de lanceur d’alerte en matière de protection des animaux.
La cinquième proposition de Mme Le Pen est de lutter contre les fraudes alimentaires. Elle souhaite consacrer le droit des consommateurs à disposer d’une information complète notamment en ce qui concerne les « conditions et procédés de fabrication de tout produit destiné à l’alimentation ». L’étiquetage du bien-être animal pourrait rentrer dans le cadre de cette proposition.
La sixième proposition de la candidate est de nommer un secrétaire d’État chargé de la protection de la nature et de la condition animale qui serait rattaché au ministère de l’Environnement, ainsi que créer un Défenseur des droits des animaux et un une délégation parlementaire dédiée aux animaux.
La dernière mesure du programme de Marine Le Pen pour les animaux ne les concerne pas directement puisqu’il s’agit de créer dans la Constitution la possibilité d’un référendum d’initiative populaire.
Indirectement liée à la condition animale, la candidate veut « interdire les importations de produits agricoles ne respectant pas les normes de production française », ce qui permettrait d’empêcher la mise sur le marché de produits agricoles moins-disant en termes de conditions d’élevage, de transport et d’abattage.
Emmanuel Macron
Le candidat Emmanuel Macron propose une seule mesure de son programme consacrée aux animaux : « mieux assurer le recueil des animaux de compagnie abandonnés ».
M. Macron souhaite mettre en place des « clauses miroirs », ce qui permettrait d’empêcher la mise sur le marché de produits agricoles moins-disant en termes de conditions d’élevage, de transport et d’abattage.
Jean-Luc Mélenchon
Le candidat Jean-Luc Mélenchon a publié un livret thématique entièrement consacrée à la condition animale. Ce livret expose sa vision du sujet, son projet global en la matière, ainsi que 112 propositions en faveur des animaux. En voici une sélection.
Le candidat Mélenchon propose des mesures de gouvernance, telle que la création de « Maison des animaux » chargées de coordonner et d’appuyer les politiques publiques locales ayant trait aux animaux. Il fait aussi des propositions sur la formation et l’éducation, comme l’intégration de l’apprentissage de l’éthique animale dans les programmes scolaires.
Jean-Luc Mélenchon vise une réduction de 50 % de la consommation de protéines animales. Il veut accompagner cette transition en formant des cuisiniers, en sensibilisant à l’alimentation végétale, en réduisant la part des protéines carnées dans la restauration collective en faveur des protéines végétales, et en y imposant une option végétarienne quotidienne. Il prévoit d’interdire les « fermes-usines », limiter le transport des animaux vivants et interdire progressivement leurs exportations en dehors de l’UE. Il souhaite interdire l’élevage en cage d’ici 2025, ainsi que le broyage des poussins et cannetons (mesure déjà mise en œuvre par le gouvernement actuel, mais pas pour les cannetons). Il veut également rendre l’étiquetage des modes d’élevage, d’alimentation et d’abattage obligatoire sur les produits carnés, laitiers et dérivés, ainsi que l’imposition de clauses miroirs. Il prévoit de permettre la production de foie gras sans gavage (actuellement, un foie d’un animal non gavé ne peut pas être considéré comme du foie gras).
M. Mélenchon veut interdire tous les élevages de production de fourrure.
M. Mélenchon s’intéresse aussi aux poissons. Il veut notamment soutenir les alternatives à la pêche minotière et interdire l’élevage de poulpe. Il se positionne contre la pêche au vif et le rempoissonnement à des fins de pêche de loisir.
Pour les animaux sauvages, le candidat Mélenchon souhaite instaurer des jours sans chasse les week-ends, les jours fériés et durant les vacances scolaires. Il veut mettre fin aux pratiques de chasse cruelles (vénerie sous terre, la chasse à courre, les chasses traditionnelles, la chasse en enclos). Il propose une réforme de la chasse, avec notamment l’interdiction des élevages et lâchers d’animaux à des fins de chasse. Pour la biodiversité, le candidat Mélenchon souhaite laisser 25% des forêts françaises en libre évolution, c’est-à-dire sans gestion humaine. Il ne veut plus non plus participer à la déforestation importée en se retirant des accords internationaux.
Il souhaite également interdire les combats de coqs, la corrida et les spectacles avec animaux sauvages. À propos des animaux sauvages en captivité, le candidat Mélenchon propose l’interdiction de toute reproduction pour les espèces qui ne sont pas sur la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Concernant les animaux de compagnie, le candidat s’engage notamment à restreindre la possession de NAC et à favoriser la présence des animaux en foyers, centres d’hébergement, Ehpad.
Il souhaite aussi interdire l’utilisation de méthodes létales de régulation des populations d’animaux en ville (pigeons…) lorsque des solutions non létales existes.
En ce qui concerne les animaux de laboratoire, Jean-Luc Mélenchon prévoit de financer, valider et rendre accessibles des méthodes non animales et d’interdire toutes expériences sur les singes, les chiens et les chats.
Valérie Pécresse
La candidate Valérie Pécresse s’intéresse essentiellement aux animaux de compagnie. Elle prévoit de lancer des campagnes de lutte contre l’abandon des animaux, ce qui est déjà mis en place par le gestionnaire du fichier I-cad (fichier d’identification des carnivores domestiques) et des associations chaque année. Elle souhaite également créer un fichier des personnes condamnées pour maltraitance animale.
Mme Pécresse veut décerner un label « ville amie des animaux » aux communes qui s’engagent en faveur du bien-être animal. Ce label existe actuellement dans la région Île-de-France, où elle préside le conseil régional. Il a trois niveaux et concerne uniquement les animaux de compagnie. Parmi les critères, les communes doivent faire valoir une démarche globale de valorisation de la place accordée aux animaux de compagnie sur la commune et promouvoir cette démarche, ainsi que soutenir les organisations de protection animale sur leur territoire.
Seule proposition qui ne concerne pas les animaux de compagnie, la lutte contre le trafic d’animaux sauvages est la dernière proposition de la candidate. Elle ne précise pas les moyens alloués à cette lutte.
Enfin, une mesure qui pourrait avoir un impact indirect sur la condition animale est « l’obligation de de réciprocité des standards commerciaux et de nos normes alors que 15% des produits importés ne les respectent toujours pas », ce qui permettrait d’empêcher la mise sur le marché de produits agricoles moins-disant en termes de conditions d’élevage, de transport et d’abattage.
Philippe Poutou
Le candidat Philippe Poutou souhaite sortir de l’élevage intensif en arrêtant les subventions aux élevages industriels, proposant aux éleveurs d’annuler leur dette s’ils se convertissent à l’agriculture végétale tout en leur assurant une formation et une continuité de leur salaire, mettant en place des sanctuaires pour les animaux issus des élevages industriels, et en créant un conseil indépendant du ministère de l’Agriculture composé d’éthologues et de représentants des ONG de défense des animaux. Il souhaite également autoriser le transport d’animaux vivants seulement sur des petites distances.
Le candidat souhaite garantir des droits aux animaux : « le droit d’être dans un environnement qui répond à ses besoins, de la nourriture de qualité selon leur régime alimentaire, d’être soigné, le droit de ne pas appartenir à quelqu’un, de ne pas être tué, vendu, détenu. » Il s’oppose aux animaux détenus dans les cirques, les zoos et autres lieux de privation de liberté. Il souhaite que les animaux soient placés dans des lieux qui permettent d’assurer la satisfaction de leurs besoins.
Concernant la faune sauvage, M. Poutou veut interdire la chasse. Il souhaite également interdire la pires pratiques de pêche commerciale ainsi que la pêche dans les zones où la reproduction des espèces est menacée.
Fabien Roussel
Le candidat Fabien Roussel propose quelques mesures en faveur des animaux d’élevage et de la préservation de la biodiversité. Concernant les animaux de ferme, le candidat ne veut plus de fermes de type « ferme des mille vaches ». Il souhaite « empêcher le développement des installations industrielles d’élevage », sans toutefois remettre totalement en cause l’élevage intensif. Il ne veut plus non plus que les animaux soient transportés et abattus dans des conditions indignes, sans plus de précision.
À propos de la biodiversité, M. Roussel s’engage à ne plus importer de produits responsables de la déforestation, comme la viande ou le soja brésiliens, qui participe à la déforestation de la forêt amazonienne, ou encore l’huile de palme, qui contribue à détruire la forêt indonésienne par exemple. Le candidat propose de mener une vaste concertation pour protéger et promouvoir la biodiversité, qui devrait se traduire en l’intégration de la considération de la biodiversité dans les décisions d’ordre économique. Il veut également porter à 30 % la part des espaces protégés terrestres et maritimes nationaux.
Eric Zemmour
Le candidat Eric Zemmour évoque une poignée de mesures en ce qui concerne les animaux. À propos des animaux de compagnie, il veut lutter contre les trafics et améliorer la protection des animaux en augmentant les moyens alloués à cette fin, notamment à destination des « établissements animaliers ». Il ne précise pas ce qu’il entend par « établissement animalier ». Il souhaite également sensibiliser le public aux abandons et améliorer la gestion des adoptions. Encore une fois, il n’apporte pas de précision. Des campagnes de sensibilisation à l’abandon des animaux de compagnie ont déjà lieu chaque année.
Concernant les animaux d’élevage, M. Zemmour souhaite renforcer les contrôles pour lutter contre la maltraitance à l’égard des animaux en élevage et en abattoir. En revanche, il ne fait pas de proposition pour améliorer le bien-être des animaux dans les élevages.
Le candidat veut également alourdir les sanctions pour actes de maltraitance animale, ce qui a déjà été fait durant ce quinquennat.
Une autre mesure qui pourrait avoir un impact indirect sur la condition animale est l’interdiction des « importations de produits agricoles non conformes à nos standards de qualité et de sécurité alimentaire », qui pourrait permettre d’empêcher la mise sur le marché de produits agricoles moins-disant en termes de conditions d’élevage, de transport et d’abattage.
Enfin, Eric Zemmour souhaite créer un « grand ministère de la Ruralité, de l’Agriculture et des Littoraux », qui regrouperait les domaines de « la Ruralité, l’Agriculture, l’Environnement, la Biodiversité ainsi que la Chasse, la Pêche et la Forêt ». Dans cette condition, les animaux seraient donc dans le même portefeuille ministériel que la chasse, la pêche, mais aussi l’élevage. Cela va dans le sens contraire de la proposition de la LFDA de créer un ministère de la condition animale qui n’aurait en charge que la protection et le bien-être des animaux et de la biodiversité et s’y consacrerait à plein temps sans être influencé par des considérations contraire à la protection des animaux.