Rencontres « Animal et Société »: la grande déception

Clôturant les Rencontres «Animal et société», le Ministère de l’agriculture et de la pêche a rendu public le 8 juillet son plan d’actions. Les ONG de protection et de défense des animaux, dont la LFDA, parties prenantes de ces rencontres, ont unanimement considéré ce plan d’actions comme décevant et manquant pour le moins d’ambition. 

Les rapporteurs du ministère avaient choisi d’écarter de la rédaction finale des rapports publics, toutes les propositions non consensuelles qui n’avaient pas recueilli l’assentiment de l’ensemble des participants, en particulier des représentants des organisations professionnelles de l’élevage, de la tauromachie et de la chasse. Aussi les rapports de synthèse, ne rendent pas compte de la diversité des propositions émises par les associations de protection et de défense des animaux dans  chaque groupe de travail.
Les propositions   retenues dans le plan d’actions  général final manquent dès lors d’ambition en se limitant le plus souvent à réclamer une stricte application des réglementations existantes, la rédaction de guides de bonnes pratiques ainsi qu’une meilleure information du public sur l’animal et à se décharger sur une structure de concertation chargée de poursuivre les réflexions.
L’esprit de ces rencontres devait répondre au désir exprimé par le ministre de  «large dialogue», de «débat ouvert» et de «discussion transparente».

Or au cours de la réunion de clôture, le Président de la LPO, Allain Bougrain- Dubourg  a révélé publiquement que c’est à la demande expresse de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, qu’avait été écartée la proposition de définir l’animal dans le code civil  comme « être sensible », comme il l’est pourtant déjà  dans le code rural. Cette proposition pilote de la Fondation Ligue française des droits de l’animal était pourtant soutenue unanimement par les ONG de protection et de défense de l’animal.

Ces Rencontres auront ainsi manqué l’objectif ambitieux qui aurait pu être le sien, marquer une rupture en réformant en profondeur la condition de l’animal dans notre société, répondant ainsi à l’évident changement des mentalités à son égard. Cela aurait porté la France en position pilote en Europe.

La Fondation Ligue française des droits de l’animal, continue d’estimer, comme elle ne cesse de le soutenir depuis trois décennies, que cette rupture nécessaire passe principalement par :

1- La définition, dans le code civil comme dans le code de l’environnement, des animaux comme êtres sensibles, lorsqu’ils sont aptes à ressentir la douleur, prenant enfin en compte la nature même de l’animal et non l’usage que l’on fait de lui, et le distinguant de ce fait d’un simple «bien».
2- L’instauration prioritaire d’une Haute autorité à la condition animale, seul organe public capable d’assurer de façon indépendante et transverse, l’application de la législation et de la réglementation, ainsi que les expertises nécessaires à leur évolution, grâce au redéploiement des agents des divers services ministériels impliquant l’usage de l’animal.
3- L’instauration à tous les niveaux de l’enseignement et des formations, de programmes pluridisciplinaires d’éducation au respect de la nature et à la connaissance des animaux, couvrant les aspects éthiques, juridiques et socio-économiques liés à leurs diverses utilisations par l’homme.

Quatre administrateurs de la Fondation LFDA avaient été  invités par le Ministère de l’agriculture, à titre de représentants d’ONG ou à titre d’experts, à participer aux travaux  du groupe 1 « Les statuts de l’animal », du groupe 3 « Animal, économie et territoires » et de l’atelier intergroupes «Corrida et jeux taurins».  Vous pouvez prendre connaissance de l’intégralité des 8 propositions de la Fondation Ligue française des droits de l’animal après avoir téléchargé les documents « Groupe 1», « Groupe 3», «Atelier  Intergroupes».

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